Le Médiateur du Faso, Saran Séré/Sérémé, a remis ce lundi 24 décembre 2018, le rapport de ses activités réalisées sur la période de 2016 à 2018, au chef de l’Etat burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. L’institution a instruit environ « 600 dossiers en 2017 », selon son premier responsable qui a regretté le fait que « beaucoup de gens, même des responsables administratifs, ne connaissent pas la fonction » de son institution.
« Nous avons traités environ 600 dossiers pour l’année 2017 qui ont touché plus de 5 000 personnes. Pour ces dossiers, nous avons eu un résultat positif pour les requêtes (même si) 20% sont toujours en état d’étude. Environ 4% ne sont pas encore clos à cause des réclamants eux-mêmes qui n’ont pas emmené leurs dossiers », a déclaré Mme Séré à la presse, notant que cela rassemble trois rapports d’activités annuels.
Le Médiateur du Faso « a traité des requêtes habituelles qui concerne généralement les questions d’indemnité, de salaire, de carrière, des problèmes de justice, des problèmes conflictuels entre des populations de certains villages (par exemple dans la Boucle du Mouhoun), d’autres dossiers ont été traités avec les agents de l’Office national de l’eau (ONEA) qui sont des requêtes en équité », a affirmé Saran Sérémé, rappelant qu’elle « a été installée le 27 octobre 2017 » et elle et son équipe ont eu « seulement deux mois pour travailler » car l’administration étant une continuité.
L’institution a aussi eu des auto-saisines, notamment, des affaires qui concernaient les pharmaciens qui voulaient aller en grève et dont « il fallait discuter avec le ministère de la Santé pour trouver une solution puisque cela allait avoir des conséquences assez dramatiques et graves pour nos populations », et, de l’arrivée du président français Emmanuel Macron, qui devait venir au Burkina fin novembre 2017. « Il y avait des crises latentes d’une grande virulence qui se préparaient à l’université que nous avons essayé d’atténuer malgré ce que nous avons vécu », a-t-elle signifié. « Il y a eu beaucoup d’actions de ce genre sans oublier que nous avons participé à des rencontres au niveau régional », a-t-elle fait savoir.
Pour Saran Sérémé, parfois la loi même est discutable pour le Médiateur si l’institution estime que la « justice sociale n’est pas prise en compte ».
« Il faut dire que beaucoup de gens ne connaissent pas la fonction du Médiateur du Faso, et certains voient l’institution comme servant seulement à meubler les annales de notre démocratie, pourtant nous devons plutôt œuvrer à renforcer cette institution » qui compte beaucoup dans le règlement des litiges et autres conflits qui participent à l’apaisement social, a-t-elle laissé entendre.
Le Médiateur du Faso sert à « réguler » les actions de l’Etat mais de manière conciliante à travers le dialogue, la concession parce qu’au Burkina « nous ne pouvons pas toujours continuer à régler les problèmes de manières conflictuelles », selon son premier responsable, pour qui, « même si nous pensons que c’est notre droit dans un litige, étant dans un Etat de droit, nous devons œuvrer à renforcer la démocratie, la gouvernance administrative pour avoir une administration moderne. Nous devons toujours agir par le dialogue, la conciliation, toujours par un esprit de consensus qui devrait animée notre esprit de patriotisme ».
Le Médiateur du Faso a souligné que son équipe a procédé à la réorganisation de l’institution afin de lui donner la visibilité qui est la sienne. Cela doit lui permettre de « pouvoir se rapprocher des populations, de pouvoir être appropriée par ses populations-là pour qu’elle puisse jouer le rôle de défenseur de citoyen qui est le sien », a-t-elle conclu.
Le Médiateur du Faso a instruit au total, « 579 dossiers en 2017 », selon une note reçue sur place au palais de Kosyam qui précise que le nombre de dossiers reçus en 2017 (223), a connu une augmentation comparativement à 2016 (189), soit une hausse de 18%. Cela ajouter aux anciens dossiers non clos, ce sont au total 579 dossiers que les services du Médiateur du Faso ont instruits tout au long de l’année 2017, détaille le document.
Sur l’ensemble des instruits, 104 ont fait l’objet de recommandations dont 76 d’entre elles ont connu un dénouement heureux, soit 73,08%. En plus des dossiers classiques, un dossier particulier concernant le cas de 27 agents contractuels de la direction de l’assainissement de l’ONEA, a été traité.
Par ailleurs, au cours de l’année sous revue, 1 971 personnes ont visité les services du Médiateur du Faso, selon la même source.
Le Médiateur du Faso veille au dialogue et à la compréhension entre l’Administration et les administrés. Ce dialogue permanent doit avoir pour effet de rompre la rigidité, l’inertie, la lourdeur des structures et organes administratifs, de combattre les pratiques néfastes des agents publics et de contribuer à l’assise d’une administration respectueuse de la légalité et du citoyen.
Par Bernard BOUGOUM