Accueil A la une Menaces contre des journalistes: les vieux démons de retour?

Menaces contre des journalistes: les vieux démons de retour?

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Des Journalistes à la conférence de presse (Ph. CNP-NZ)

Le Centre de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) et le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP), au vu des menaces récurrentes contre des journalistes ces derniers mois, se disent convaincus, ce jeudi 24 décembre 2020 face à la presse à Ouagadougou, que « si les vieux démons ne sont pas de retour (au Burkina Faso), ils ne sont pas loin de l’être ».

Le CNP-NZ et le CODMPP qui dénombrent « trois cas » de menaces contre des journalistes au Burkina Faso, entre novembre et décembre 2020, ont affirmé en conférence de presse, ce jeudi, que « les vieux démons (…) se signalent avec cynisme », notant qu’ « il est plus que temps de se mettre débout et faire face à ces forces rétrogrades qui mettent ou qui tentent de mettre en péril la cohésion sociale au Burkina Faso ».

Pour ces organisations, « il est plus que temps que les autorités politiques et judiciaires envoient un signal fort à tous ceux qui, cagoulés, jouent à faire peur aux journalistes et aux citoyens engagés », invitant à ne pas « minimiser la portée de ces menaces » car cela est similaire à ce qui est arrivé au journaliste d’investigation Norbert Zongo en 1998.

Le CNP-NZ et le CODMPP expriment « leur soutien et leur solidarité pleine et indéfectible aux hommes de médias victimes de ces menaces de mort » et « mettent en garde quiconque oserait tenter d’attenter à leur vie ».

(Ph. Centre de presse Norbert Zongo)

Ils appellent, par ailleurs, les autorités en charge de la sécurité et de la justice « à prendre toutes dispositions afin, d’une part d’assurer la sécurité des journalistes menacés et, d’autre part, de rechercher, d’appréhender et de punir les commanditaires et les auteurs de ces menaces de mort et tentatives d’assassinat » et invitent le peuple burkinabè à la mobilisation, « afin de faire échec aux remises en cause répétées du droit à la vie et au recul démocratique au Burkina Faso ».

En rappel, dans le mois de novembre 2020, des menaces de mort ont été proférées à l’endroit de Siriki Dramé, Secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC). Dans le même mois, la voiture qui ramène le journaliste d’investigation et rédacteur en chef du journal Courrier Confidentiel Yacouba Ladji Bama à Ouagadougou, après une conférence qu’il a co-animée à Dori sur la corruption électorale, a reçu un projectile (probablement une balle) au niveau de la vitre, côté passager, la place qu’occupait le journaliste ». Ce dernier a également vu sa maison attaquée, en janvier 2020, au cocktail molotov qui a incendié sa voiture.

« Le 2 décembre 2020, le domicile du journaliste de la RTB/Radio, Séry Baoula essuie des tirs de balles laissant des impacts visibles. Un moment de grande frayeur certaine pour sa famille », a fait cas également les conférenciers du jour.

Par Daouda ZONGO