Une voiture de marque BMW a foncé sur des militaires de l’opération Sentinelle ce mercredi matin 9 août à Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine, faisant six blessés, a annoncé la préfecture de police de Paris. Ce même jour en début d’après-midi, le véhicule soupçonné d’avoir percuté les militaires a finalement été intercepté sur l’autoroute A16 en direction de Calais et son conducteur, blessé par balle par la police, a été interpellé.
Ce mercredi 9 août vers 6h TU du matin, une voiture de marque BMW fonce sur des militaires dans une banlieue du nord-ouest de Paris, faisant six blessés, selon la préfecture de police de Paris. Dans un communiqué, Florence Parly, la ministre des Armées, évoque « un acte lâche ».
Quelques heures plus tard, en début d’après-midi, le véhicule est intercepté sur l’autoroute A16 en direction de Calais et son conducteur, blessé par balle par la police, est interpellé, a-t-on appris de sources concordantes.
Une opération « mouvementée» près de la commune de Marquise. C’est là qu’habite Alexandre Rougemont, un jeune homme de 20 ans qui circulait en milieu de journée sur cette autoroute. Il raconte ce qu’il a vu de cette interpellation dont il a été témoin.
« Je conduisais sur l’autoroute […] Je me suis engagé sur la bretelle Marquise/Calais. Là, j’ai commencé à voir des voitures qui me doublaient. C’était des voitures banalisées avec les gyrophares sur le toit. On m’a fait signe de serrer sur la droite. J’ai arrêté net et j’ai mis mes warnings. Là les policiers sont tous descendus de la voiture. Toute l’autoroute a été bloquée et j’ai entendu des coups de feu. J’ai vu un policier blessé qui s’est jeté sur la bretelle d’arrêt d’urgence. Deux, trois hommes des forces de l’ordre se sont mis autour de lui pour le protéger. […] J’ai ressenti beaucoup de stress, j’ai eu très peur, je me suis dit : c’est une scène de film, c’est ce qu’on voit à la télé. »
Un interception « musclée » donc. « L’homme interpellé, né en 1980, est susceptible d’être l’auteur » de l’attaque de ce mercredi, « car il était à bord du véhicule recherché et a tenté de prendre la fuite », selon une source judiciaire. Le conducteur blessé a été évacué, selon cette même source.
« Véhicule prépositionné »
L’attaque des soldats du 35e régiment d’infanterie de Belfort a eu lieu devant un casernement militaire située au centre de la ville de Levallois. Selon son maire Patrick Balkany, interrogé par BFM TV, « des militaires de l’opération Sentinelle sont sortis en rang pour faire leur tournée et il y a un véhicule BMW qui était prépositionné dans l’allée et qui leur a foncé dessus au moment de retrouver leur véhicules ».
« C’est sans aucun doute un acte délibéré parce que ça s’est passé dans une voie qui est un cul-de-sac devant le casernement de ces militaires et ce véhicule, visiblement, attendait qu’ils sortent pour rejoindre leur véhicule et leur a foncé dessus », a-t-il encore ajouté.
Trois militaires ont été très légèrement blessés lors du choc, alors que trois autres militaires, admis à l’hôpital militaire Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine), « ne sont pas gravement blessés, comme nous avions pu le croire un peu plus tôt dans la matinée », a indiqué Mme Parly, parlant de « nouvelles rassurantes sur leur état ».
« Enorme bruit »
Un habitant de l’immeuble devant lequel les événements se sont passés a d’abord entendu « un énorme bruit » avant de voir deux hommes « inanimés » à terre. « Vers 7h40 ce matin, j’ai entendu un énorme bruit, j’ai d’abord cru qu’un échafaudage était mis en place », a raconté à l’AFP Thierry Chappé, résidant au 10e étage de l’immeuble de la place de Verdun, où se sont produits les faits. Sans être témoin de l’impact, il a ensuite vu depuis son balcon « deux militaires à terre, semblant inanimés », entourés d’une dizaine d’autres militaires. Les deux blessés « ont rapidement été mis en position latérale de sécurité », a-t-il encore raconté.
Depuis janvier 2015, la France est visée par une vague d’attentats jihadistes qui a fait au total 239 morts, les derniers ciblant tout particulièrement les forces de l’ordre, sur des sites emblématiques. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est rapidement saisie de l’enquête.