Le Syndicat national des Travailleurs de la Culture et du Tourisme (SYNATRACT), a dénoncé ce mardi 6 août 2019, au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou, une « attitude méprisante » de leur ministre, Abdoul Karim Sango, qui non seulement « ne respecte pas ses engagements » vis-à-vis des agents, mais aussi « ne mène aucun effort pour consolider les actions de ses prédécesseurs ».
La conférence de presse du SYNATRACT de ce jour tenue dans une des salles du bâtiment de la Bourse de Travail, avait les allures d’un meeting. Les militants et sympathisants du syndicat dont certains munis de sifflets qui animaient bruyamment, ont pris d’assaut la salle qui a refusé du monde. Et, c’est dans ce climat que les responsables du SYNATRACT ont livré leur message avant de répondre à des questions d’éclaircissements des journalistes qui n’ont pas manqué de relever qu’ils prenaient part à une Assemblée générale et non à une conférence de presse qui leur aurait permis d’être plus à l’aise dans leur travail.
« Depuis l’arrivée du ministre Sango à la tête de ce département, il est regrettable de constater qu’aucun effort n’a été mené pour consolider les actions de ses prédécesseurs. Le ministre s’est fait remarquer par des décisions controversées prises de façon unilatérale. Comme illustration, nous avons le cas de la suppression sans concession du Salon International du Tourisme et de l’Hôtellerie de Ouagadougou (SITHO). Aussi, les démissions en cascades constatées et à venir au sein du département, témoignent de l’insuffisance d’une bonne communication », c’est entre autres griefs qu’a énumérés le secrétaire général du SYNATRACT, Boukari Koala, d’entrée de jeu, pour dépeindre le climat qui règne au sein du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme.
Cela a conduit à ce que depuis le 8 mai dernier, les travailleurs du ministère de la Culture, observent un mouvement d’humeur qui paralyse les activités du département, en vue de dénoncer la gestion du ministre Sango. Et, vu que les recommandations issues des travaux du comité paritaire qui devaient être mises en œuvre au plus tard le 31 juillet ne l’ont pas été. Le SYNATRACT estimant avoir beaucoup patienté, dit « maintenir et durcir le mot d’ordre de boycott de toutes les activités du ministère », dénonçant un « mauvais traitement infligé aux travailleurs dévalorisés, démotivés et déconsidérés ».
Les points de revendications du SYNATRACT concernent, entre autres, « l’entêtement dans les nominations des agents d’autres départements et des allogènes au détriment des emplois spécifiques du ministère de la Culture, la non prise en compte de la nomination des travailleurs du ministère de la Culture dans les institutions et représentations diplomatiques occupées par les conjoint(e)s de diplomates, le délabrement continu des locaux qui abritent la plupart des services déconcentrés et rattachés au ministère, l’insuffisance voire l’absence de moyens roulants pour les structures déconcentrées et centrales du ministère, la persistance à doter le ministère d’un budget très insignifiant (037% du budget national) et la non effectivité du mécanisme de motivation pour les travailleurs du ministère ».
Signalons qu’au moment où se tenait cette conférence, le ministre Abdoul Karim Sango échangeait avec des journalistes sur les opportunités de développement de la Culture, notamment son volet tourisme.
Par Bernard BOUGOUM