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Ministère des Affaires étrangères : Le « ras-le-bol » du syndicat face au « dilatoire » de son administration

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Les agents en sit-in s'adonnent à des jeux de société

Le syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE) est en sit-in pour 72 heures. Débuté hier 30 mai, ce mouvement est, selon le secrétaire général du SAMAE, la manifestation du «ras-le-bol» des agents face au «dilatoire» de leur hiérarchie.

A partir de la voie qui passe devant le ministère des Affaires étrangères, rien ne montre qu’il y a un sit-in, à part une banderole discrète qui porte l’inscription «Non au mépris». Il faut accéder à l’arrière-cour pour voir les agents par petits groupes, échangeant sur des sujets divers ou s’adonnant à des jeux de société.

Le secrétaire général du ministère que nous avons rencontré a souhaité nous rappeler après. En attendant qu’il nous revienne, voici le constat de ce matin… C’est le secrétaire général du SAMAE, Jean Didier Ramdé, qui résume les raisons du sit-in: «Les éléments essentiels contenus dans notre plateforme revendicative n’ont pas trouvé solution, malgré le dialogue que le SAMAE a engagé avec l’administration, depuis la prise de fonction du ministre Alpha Barry. Nos revendications ont été mises sous le boisseau, il y a un ras-le-bol. Les gens sont fatigués d’être dans un dialogue infructueux qui s’apparente à du dilatoire. Ce sit-in, c’est pour que l’administration prenne conscience de la nécessité d’apporter les solutions idoines à nos problèmes».

A propos des points revendiqué, nous avons compris qu’il s’agit des « conditions de travail concernent le cadre dans lequel nous travaillons, le matériel, les conditions d’hygiène. Celles liées à la vie touchent à la carrière des agents.  Certains textes comme ceux définissant comment les gens progressent, sont dépassés et doivent être révisés. Ces textes ne répondent plus à la situation actuelle », a martelé le porte-parole du SAMAE.

Il explique que le ministre Barry à sa prise de fonction a décidé, à la suite d’une concertation avec les partenaires sociaux, de mettre en place un comité de réflexion qui regroupe les cadres du ministère, les directions générales, son cabinet, le secrétaire général du ministère… avec la participation du SAMAE. Ce comité avait pour mission de réfléchir sur les principales difficultés que le département vit. Selon Jean Didier Ramdé, le rapport produit a cet effet a relevé des insuffisances au niveau des conditions de travail et de vie, et aussi des textes qui régissent le ministère et la carrière des agents. Pour la mise en œuvre des recommandations, précise le secrétaire général du SAMAE, «le ministre a estimé qu’il n’est pas lié par ce rapport».

A la question de savoir si le dialogue est rompu, Jean Didier Ramdé a fait savoir que «quand le SAMAE a déposé son préavis de grève, l’administration a demandé une période de négociations pendant 10 jours, à l’issue desquels certains problèmes seraient résolus. Le SAMAE a proposé un projet de protocole qui résume les éléments contenus dans la plateforme. Nous avons négocié et avons eu un consensus. Le 28 mai, le SAMAE a été convié au Premier ministère pour discuter sur la crise sociale. Le consensus obtenu auparavant avec notre administration a été remis en cause». Pour lui, «seule l’administration peut dire à quel niveau ça coince».

Boureima DEMBELE