Le groupe parlementaire, Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP, opposition) a ouvert ce vendredi 23 mars 2018 à Ouagadougou sa journée d’information sur la mise en œuvre du Plan national du développement économique et social (PNDES), le plan quinquennal qui vise la concrétisation du programme du président Roch Kaboré.
Le PNDES s’est donné pour mission de générer des richesses pour réduire la pauvreté au Burkina, a d’abord fait observer le président du groupe parlementaire CDP, Blaise Sawadogo, avant de préciser que les thèmes autour desquels les participants réfléchiront sont : « Le PNDES et sa mise en œuvre : quel bilan à mi-parcours ? » et « La problématique de l’endettement du Burkina Faso: états des lieux et perspectives ». Ces deux thèmes seront animés par le secrétaire permanent du PNDES, Alain Siri et le directeur général de la dette publique, Boukary Zoanga.
« Nous avons des devoirs en tant groupe parlementaire et de parti de donner notre lecture de ce qui se passe. Donc nous voulons attirer l’attention de ceux qui sont à la base de la conception du PNDES pour qu’à tout moment les choses soient recadrées et recentrées sur les intérêts et les préoccupations des populations », a indiqué M. Sawadogo, estimant que « le financement du PNDES pose problème aujourd’hui ».
Selon lui, « il y a pas mal d’annonces et de chiffres qui sont donnés et par moment on se demande si finalement ce sont des acquis ou si nous sommes toujours en attente du financement de ce programme-là ». Aussi, même dans la pratique de la mise en œuvre du PNDES, par moment le CDP « se demande s’il s’agit véritablement de projets qui ont été bien planifiés ou bien s’il s’agit simplement d’achever ce que certains avaient déjà commencé en termes de recherche de financements, de planification et de conception », a poursuivi le président du groupe parlementaire.
Présent à la cérémonie d’ouverture, le président du CDP, Eddie Komboïgo, contrairement à la majorité des Burkinabè, a déclaré que « les uns et les autres ont peur de la dette mais des gens bien informés vous diront que la dette est un propulseur de développement si on sait gérer ». L’expert-comptable et enseignant a expliqué que les pays africains notamment le Burkina « n’arrivent pas à lever suffisamment la dette » parce que « cette dette est appuyée sur une garantie certaine (qui) est la bonne gouvernance, l’intelligence des peuples et le potentiel économique ».
Komboïgo a appelé les pays africains particulièrement le Burkina Faso à montrer aux bailleurs de fonds, leur « capacité de rembourser et à utiliser la dette pour le développement de (leur) pays ». Il a souhaité que le Burkina Faso et les institutions sous régionales dont l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA) puissent avoir une place auprès des institutions ou bailleurs de fonds afin de « réguler la réglementation au sein de ces institutions financières sinon nous (pays africains) partons tous perdants ».
Cette journée, initialement prévue au 2 mars 2018 à Bobo-Dioulasso avait été reportée à aujourd’hui à cause de la double terroriste contre l’état-major général des armées et l’ambassade de France à Ouagadougou qui a fait huit militaires tués. Le groupe parlementaire CDP a saisi l’occasion pour encore « condamner avec la plus grande fermeté ces récurrentes attaques barbares menées par des individus aux desseins inavoués ».
Par Mathias BAZIE