Le directeur pays d’IRC Burkina, coordonnateur de l’Alliance Fas’eau, Juste Hermann Nansi, a procédé ce mardi 19 juin 2018, à une signature de protocole avec trois Organisations de la société civile (OSC) pour porter les politiques de droits humains en matière d’eau et d’assainissement au Faso. Il s’agit du Secrétariat Permanent des ONG (SPONG), de la Ligue des consommateurs et de l’Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJBF).
Promouvoir les droits de l’eau et l’assainissement au Burkina est un « long chantier », a, d’emblée fait remarquer, M. Nansi tout en notant que cela fait plusieurs années que l’IRC, un centre d’expertise, et d’autres organisations s’attellent à cette tâche. La mission Fas’eau est un programme qui consiste « amplifier la conscience sur l’urgence d’investir pour la réalisation du droit à l’eau et à l’assainissement et amplifier la capacité des citoyens et des usagers à revendiquer et faire valoir leurs droits tout en jouant pleinement leurs rôles », a expliqué son premier responsable, pour qui, « assurer l’accès à l’eau et à l’assainissement ne doit pas être une faveur, mais un devoir des autorités publiques ».
Il a salué les progrès de ces dernières années au Burkina avec la « montée en puissance de l’eau et de l’assainissement dans l’agenda politique ». Il a également apprécié l’engagement politique du nouveau régime qui a mis le cap sur « zéro corvée d’eau et un cadre de vie sain pour tous ».
Quant aux OSC retenues, Hermann Nansi, a indiqué que c’est sur la base de la pertinence et de la rationalité des coûts que les trois projets ont été jugés meilleurs, en plus de sept autres qui ont été aussi sélectionnés. Le directeur pays d’IRC dit attendre que les porteurs de projets se mettent « rapidement au travail et que les actions démarrent incessamment sur le terrain car nous attendons beaucoup de ces projets ».
Le coordonnateur du SPONG, Sylvestre Tiemtoré, a signifié qu’en tant que partenaire de la mise en œuvre du projet Fas’eau, sa structure a été retenue pour conduire une initiative visant à amener les citoyens à la base « à demander beaucoup plus de compte, à participer, à regarder, à suivre les engagements que le gouvernement a pris au niveau des localités » dont les deux communes de Nouna et Dédougou ciblées par le programme. Il a noté que le SPONG formera une trentaine d’organisations à la base pour la société civile, pour la compréhension des enjeux de la redevabilité, afin que les citoyens « puissent exprimer leur droit d’accès à l’eau et l’assainissement à travers un regard citoyen sur tout ce que le gouvernement ou ses représentants locaux font dans ce sens ». Le SPONG a été financé à hauteur d’environ 18 millions FCFA pour une période de 12 mois pour la mise en œuvre de cette phase.
« L’eau c’est la vie. L’accès à l’eau est une priorité, un droit et l’eau doit être disponible pour tout le monde », a déclaré Daniel Da Hien, représentant la Ligue des consommateurs du Burkina. Dans le cadre du programme Fas’eau, « nous collaborons avec IRC pour pouvoir accompagner les populations de Nouna et de Dédougou à savoir reconnaître leurs droits et interpeller les autorités pour leur respect », a affirmé M. Hien. La Ligue des consommateurs a reçu 17 millions FCFA, qui représente 10% de ce dont elle a besoin pour couvrir la région de la Boucle du Mouhoun, selon M. Hien qui a précisé que son organisation « se penchera sur les questions de droits pour montrer aux populations comment elles doivent les revendiquer » dans cette mission.
La signature de cette convention s’inscrit dans le cadre global de la mission Fas’eau, un programme soutenu par Danida et Oxfam Burkina Faso, et porté par une quinzaine d’Organisations de la société civile et de médias, avec comme chef de file, IRC et Water Aid qui guident le consortium. Le projet Fas’eau vise à promouvoir le droit d’accès à l’eau et l’assainissement du Burkina, plus particulièrement dans la région de la Boucle du Mouhoun, dans les communes de Nouna et de Dédougou.
Après cette signature, il y aura sept autres qui seront également paraphés d’ici fin juin, selon les responsables de Fas’eau qui ont précisé que les projets varient en moyenne de dix à quinze millions francs CFA selon le volume des activités prévues.
Par Mathias BAZIE