La marque Bazem’Se qui s’est construite et a grandi durant 20 longues années, au Burkina, devient désormais Sébastien Bazemo, le nom de son créateur. L’information a été donnée ce jeudi 13 août 2020, à la presse.
Les objectifs de ce changement de nom, Bazem’Se en Sébastien Bazemo, est de positionner la marque comme une marque de créateur, accélérer son changement d’échelle en se déployant à l’international et porter haut et fort toutes les richesses artisanales de notre pays et ses valeurs à l’international (comme le Koko Dunda et le Faso Danfani) et continuer à contribuer au développement économique et social des artisans, selon la chargée d’accompagnement de l’incubateur sociale La Fabrique, Nafila Dabiré.
Le dévoilement de la nouvelle identité de Bazem’Se au public et l’inauguration du nouvel atelier-showroom sont prévus le 28 août 2020, sous la présidence de Abdoul Karim Sango, ministre burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme, et sous le parrainage du ministre en charge du Commerce, de l’Industrie et de l’artisanat, Harouna Kaboré et la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo Marchal. Ça sera également l’occasion de dévoiler les premières pièces de la nouvelle collection et la nouvelle boutique en ligne.
La vision du créateur Sébastien Bazemo est de « réinventer les codes de la mode africaine contemporaine pour qu’elle puisse se partager au monde comme porteuse d’élégance et de lumière », a dit Mme Dabiré. Il se donne pour mission de « relever et magnifier les textiles, matières et savoirs faire africains presque oubliés en créant et commercialisant des tenues d’exception rétro afro-politaines afin que chaque client se sente unique », a-t-elle poursuivi, notant qu’ils comptent faire du Koko Dunda le wax des années 2020, le textile incontournable africain.
« 20 ans ce n’est pas 20 jours. Et 20 ans, on a toujours envi de marquer un stop et réfléchir à tout ce qui s’est passé. 20 ans après, je pense qu’on peut se permettre de se lancer d’autres défis et pour moi, aujourd’hui c’est un défi d’appeler la marque Bazem’Se qui devient Sébastien Bazemo. C’est vrai qu’on dira que ça ne change rien parce que c’est toujours le même nom, mais pour plus les gens qui sont à l’international, je pense que ça change beaucoup », a laissé entendre le créateur Sébastien Bazemo.
L’entreprise Anne’C Couture, plus connue sous le nom Bazem’Se, a été créée en 2000 par Sébastien Bazemo. Elle a été renommée pour sa très haute qualité de couture et sa créativité exceptionnelle. « Créateur précurseur, il ne cesse de réinventer les textiles traditionnels africains en pièces d’exception », a soutenu la chargé d’accompagnement de l’incubateur sociale La Fabrique, Nafila Dabiré, prenant pour preuve, le pari que Bazem’Se fait sur une étoffe délaissée et mal aimée, le Koko Dunda qui est aujourd’hui un succès fulgurant et qui dépasse les frontières. Grâce à lui les femmes du Koko Dunda ont des retombées économiques considérables.
« Cette initiative est comme l’aboutissement d’une œuvre, un travail acharné qui a commencé à petit échelle et qui aujourd’hui ambitionne se positionner sur le marché international. En réalité ça vient en complémentarité aux activités, initiatives qui sont menées au niveau du gouvernement », a dit Sylvie Médar, la représentante du ministre en charge de la Culture. « Aujourd’hui, l’ambition est que nous puissions transformer notre coton, faire des produits finis qui peuvent satisfaire aussi bien le marché national qu’international. Et des acteurs comme Sébastien Bazemo deviennent des éléments clés qui viennent dans la chaine de transformation et de la valeur ajoutée du coton burkinabè », a-t-elle conclu.
Sébastien Bazemo est un créateur issu d’un quartier populaire d’Abidjan et qui a connu des conditions de vie difficiles. Le goût du travail, la détermination, le croire en soi et le aller de l’avant avec des idées uniques, sont les messages qu’il transmet. Il forme et accompagne des jeunes filles. Il embarque, aussi, dans son aventure, des tisseuses et teinturières.
Par Daouda ZONGO