Enfants de la patrie le jour de gloire est arrivé. Ce sont bien les premiers mots de la Marseillaise qui seront repris avec émotion par tous les Français le dimanche 15 juillet prochain, lors de la finale du mondial russe. Ce ne serait pas pour la fête nationale, mais bien pour un «jour de gloire» tout aussi important. En effet, les Bleus iront à l’assaut de la Croatie pour essayer de conquérir le trophée mondial pour la deuxième fois après 1998. Oui, cela fait 20 ans que les Français et Françaises ont vibré à l’unisson autour de la prestigieuse coupe, convoitise de toute nation de foot qui se respecte. Trois buts dont un doublé de Zinedine Zidane et une réalisation de Emmanuel Petit ont permis à la France de Aimé Jacquet de terrasser les Brésiliens-excusez du peu- pour accrocher une étoile à leurs tuniques bleues. Les nostalgiques de cette époque se souviendront que le capitaine qui a eu le devoir de conduire la troupe sur le champ de bataille et l’honneur de brandir la coupe de tous les rêves, s’appelait…Didier Deschamps. De l’arène où il a été un gladiateur sans peur et sans reproche au banc des Bleus, le valeureux milieu du terrain, désormais entraîneur a-t-il gardé intact ce goût de la victoire qui refera de la France championne du monde de football?
Le doute n’est plus permis sur la volonté et surtout la détermination de Didier Deschamps qui, avec patience et humilité, a su construire cette équipe de jeunes coqs aux ergots bien acérés à qui rien ne résiste, surtout pas les critiques les plus acerbes qui faisaient de leur équipe un groupe de gais lurons incapables d’atteindre le second tour de ce mondial russe. Personne, surtout nos confrères de la presse française trop exigeante, ne vendait cher la crête du coq gaulois. Pourtant, comme s’ils n’attendaient que leur heure pour faire mentir tous les bookmakers et les pronostiqueurs les plus attitrés, Hugo Lloris, Kylian Mbappé, Benjamin Pavard, Ngolo Kanté, Raphaël Varane, Paul Pogba, Samuel Umtiti et Antoine Griezman, pour ne citer qu’eux, éclabousseront ce mondial de tout leur talent. Prenant chaque match qui vient avec la même rigueur dans l’organisation du jeu, les Bleus sont montés en puissance dans la compétition, n’observant qu’une petite pause devant les Danois pour concéder un nul fade. On leur donnerait presque raison, vu qu’avant ce troisième match de groupe, les Français étaient déjà qualifiés pour les 8è de finale. Maintenant ils sont si proches du bonheur de décrocher le graal de nouveau, pour le plaisir de tout un peuple français. Et du continent africain qui les pousse vers la victoire, uni à ce pays par des liens historiques, et surtout par la présence dans les effectifs français de certains de ses fils, qu’un confrère a qualifiés de «tirailleurs sénégalais de l’équipe de France».
Mais la bataille est loin d’être gagnée, car la France sera face à une belle, courageuse et combattante équipe croate qui, malgré ces trois derniers matchs qui sont allés jusqu’aux prolongations dont deux terminés par des tirs au but, demeure un adversaire à craindre. Qui plus est, les jeunes Croates voudront bien prendre une revanche sur cette France de Lilian Thuram qui a sorti leurs aînés en demi-finale de la coupe du monde de 1998. La France vers un deuxième titre et la Croatie vers sa toute première étoile, le choc n’en est que plus corsé. Et surtout, que l’enjeu ne tue pas le jeu pour le bonheur des spectateurs. En tout cas, le ballon lui, restera toujours rond pour Français et Croates.
Par Wakat Séra