Accueil Editorial Mondial 2018: séisme en Russie!

Mondial 2018: séisme en Russie!

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Les Allemands quittent donc prématurément le mondial russe (Ph. europe1.fr)

Les tsunamis ravagent aussi dans le football. C’est le constat qui s’impose après l’élimination du champion mondial en titre dès le premier tour. Le bourreau des Allemands a pour nom Corée du sud et les deux coups fatals portés à la victime l’ont été alors que celle-ci pensait encore à un miracle dans les dernières minutes, comme dans le match contre la Suède qu’elle a crucifiée à la 95è minute lors de la deuxième journée. Cette fois-ci, le sort en a décidé autrement et c’est dans le même temps additionnel, soit aux 92è et 96è minutes que les Sud-Coréens ont chassé très prématurément les Allemands de la compétition, réalisant ainsi le premier véritable de cette compétition dans laquelle les «grands» sont en souffrance. Du coup, c’est la malédiction des tenants du titre qui a frappé la Mannschaft, comme elle a l’a fait à la France en 2002, à l’Italie en 2010, et à l’Espagne en 2014. L’Allemagne sous le choc, se demande encore comment cela a pu lui arriver, elle dont l’entraîneur Joachim Low était pourtant convaincu et l’a d’ailleurs crié sur les toits, que ce scénario catastrophe des champions en titre contraints de rentrer à la maison dès les qualifications de groupes, ne pouvait pas arriver aux siens. Comme s’il n’aimait pas être défié de la sorte, le destin a donné tort au coach allemand et tous ceux qui avaient pronostiqué que l’ogre allemand ne ferait qu’une bouchée du petit poucet sud-coréen.

Ils ont donc déchanté, tous ses «grands», éliminés, ou qualifiés sur le fil comme l’Argentine de Lionel Messi devant le Nigéria frustré d’un pénalty. Toutes les certitudes du football sont ainsi en train d’être bousculées, ramenant le football à des proportions plus mesurées, sur un terrain où le ballon est rond et rebondit pour toutes les équipes. Le temps est passé où les nations comme l’Australie, l’Islande, le Maroc, l’Egypte, où la Serbie se seraient faites écraser par les supers stars du Brésil, de l’Argentine ou de l’Espagne. On assiste désormais à une véritable révolution sonnée par les «petits» pour qui l’essentiel n’est plus de participer selon la célèbre, mais désormais écornée formule du père des Jeux olympiques, Pierre de Coubertin. Le football qui présente de plus en plus une hiérarchie bouleversée, confirme l’assertion que rien n’est éternel dans le monde des humains. Mieux, même le manque de moyens attribué aux joueurs des nations autres que celles  dites grandes, pour justifier leurs récurrentes déroutes dans les compétitions  majeures ne fera plus recette, car presque tous les joueurs évoluent dans les mêmes championnats, ce qui a fait tomber bien des mythes de footballeurs starifiés et même déifiés.

Certes, à l’exception des Lions sénégalais, les représentants africains, ont presque tous quitté le mondial russe. Mais ils sont loin d’avoir démérité. Ils méritaient même, à l’instar du Maroc et du Nigéria qui ont tenu la dragée haute respectivement au Portugal et l’Argentine, d’aller plus loin dans la compétition. A charge désormais aux Sénégalais qui défient ce jeudi la Colombie de faire honneur au continent noir qui porte tout son espoir sur eux. Les enfants de Aliou Cissé ont bien les moyens de vivre la joie de dépasser le second tour et d’aller même plus loin. Il suffit qu’ils croient en leur chance et sachent surtout qu’un match de football, c’est 90 minutes, et parfois plus, d’efforts collectifs et soutenus. Allez les Gaïndés (Lions) toute l’Afrique rugira avec vous.

Par Wakat Séra