Ceci est une déclaration de la section Kadiogo du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), qui réagit suite aux décès de 11 personnes dans les locaux de l’Unité anti-drogue (UAD), alors qu’elles étaient en garde à vue. Pour le MBDHP cela « traduit malheureusement un mépris des garanties et protection reconnues aux personnes sous main de justice ».
C’est avec indignation et une profonde tristesse que la section MBDHP du Kadiogo a appris la mort de onze (11) personnes gardées à vue, dans la nuit du 14 au 15 juillet 2019 à Ouagadougou, dans les locaux de l’unité Anti-Drogue de la police nationale.
En ces circonstances particulièrement tragiques, la Section présente ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées.
Par ailleurs, ce drame survient dans le sillage d’autres décès suspects de personnes privées de liberté intervenus dans des locaux de police et de gendarmerie de la ville et même dans l’enceinte du Tribunal de grande instance de Ouagadougou et qui ont été signalés à la Section.
Ces incidents graves traduisent malheureusement un mépris des garanties et protection reconnues aux personnes sous main de justice, notamment la présomption d’innocence, l’interdiction de la torture et des traitements inhumains et le respect de la dignité inhérente à la personne humaine.
La Section prend note de l’ouverture de l’enquête annoncée par le parquet près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou concernant la tragédie survenue dans les locaux de l’unité Anti-Drogue. Elle suit également le sort des autres cas de décès dont l’opinion n’a pas été officiellement informée et attend vivement la manifestation de la vérité et de la justice dans tous ces cas.
Au regard de ce qui précède, la Section MBDHP du Kadiogo :
- réitère ses condoléances les plus attristées aux familles des personnes décédées ;
- invite les autorités judiciaires à œuvrer diligemment à la manifestation de la lumière et de la justice sur ces drames ;
- Appelle les structures en charge de la défense du territoire et de la sécurité à une réelle considération des droits humains dans l’accomplissement de leurs missions, conformément aux exigences des règles et principes de l’Etat de droit, dans ce contexte national déjà délétère en matière de sécurité des citoyens ;
- Appelle également le gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires pour le respect effectif de ses obligations en rapport avec les textes nationaux et internationaux auxquels il a librement souscrit en matière de traitement des personnes privées de liberté.
Fait à Ouagadougou, le 18 juillet 2019
Le Bureau de la Section