A quand la fin de l’hécatombe dans le Sahel et plus particulièrement au Burkina Faso eu au Mali? Interrogation qui reste sans réponse et qui risque de demeurer encore longtemps ainsi au vu du nombre impressionnant de morts que l’hydre terroriste fait dans ces deux pays. Si la population civile n’est point épargnée par ces attaques barbares qui se succèdent, de plus en plus, ce sont les Forces de défense et de sécurité (FDS) qui paient le plus lourd tribut à la hargne meurtrière des terroristes. Rien que ce week-end, les Forces armées maliennes ont encore été décimées par une double attaque et une explosion de mine qui ont fait au moins 55 morts dans leurs rangs. Cible également des djihadistes qu’elle traque dans le Sahel, la force française Barkhane pleure également le brigadier, Ronan Pointeau, soufflé par un explosif dans la zone de Ménaka. Comme le Mali, le Burkina Faso, entré dans l’œil du cyclone depuis environ 5 ans, vit, pour ne pas dire survit lui aussi au rythme quotidien des attaques terroristes dont la comptabilité macabre est devenue difficile à établir, au risque de se brûler les méninges. En tous cas, les deux voisins malien et burkinabè, et dans une mesure un peu moindre le Niger, sont comme soumis au même destin.
Ce n’est plus un secret pour personne, malgré leur détermination et leur courage à défendre leurs patries, les militaires burkinabè et malien sont impuissants face à la puissance de feu de l’ennemie. Les armées nationales, comme sous équipées et visiblement handicapées par un service de renseignement à la pointe, sont toujours surprises par des forces du mal très bien renseignées comme si elles bénéficiaient même de complicité à un niveau insoupçonné. Les populations civiles, dont la collaboration est constamment sollicitée et ne fait certainement pas défaut dans cette lutte sans fin engagée contre le terrorisme ne savent plus quel saint protecteur invoquer. Et ce n’est pas la vague de représailles sanglantes qui s’abat sur elles, lorsqu’elles sont soupçonnées par leurs bourreaux de les dénoncer qui leur facilitera la vie. Une chose est certaine, la lutte contre le terrorisme doit être repensée, surtout que le groupe Etat islamique, frappé à mort par un Donald Trump qui savoure la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi simplement et naïvement comme un enfant qui vient de se voir offrir un nouveau jouet, est atteint mais pas éteint. Comme il vient de le faire au Mali, en revendiquant la mort du jeune militaire français et les attaques qui ont endeuillé les forces armées maliennes, Daesh jettera sans doute ce qui lui reste comme force dans la bataille. L’Afrique et ses pays aux frontières poreuses défendues par des armées dotées du strict minimum devient ainsi une cible toute trouvée. Que dire des pays comme le Burkina Faso et le Mali, qui, en plus des attaques terroristes difficilement contenues sont frappées par des crises communautaires, hantise de toutes les armées?
A quand la fin de l’hécatombe? La question revient encore, plus que jamais inquiétante et peut-être que la ministre française des Armées, Florence Parly, qui sera en principe ce lundi 4 novembre, l’hôte de Ouagadougou apportera de bonnes nouvelles aux Burkinabè. Surtout que le président du Faso a sollicité, le 10 octobre dernier à Lyon, auprès de son homologue français, un appui accru de la Force Barkhane, notamment en ce qui concerne le vide sécuritaire dans la province du Soum ; région frontalière du Mali. L’urgence aujourd’hui pour l’Afrique, c’est d’éviter à tout prix que les terroristes-si ce n’est déjà le cas- fassent du Sahel leur sanctuaire. Avec le chaos lybien ce sera le pire des scénarios pour le continent, et même le reste du monde.
Par Wakat Séra