Ceci est une déclaration du Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC) réagissant sur la situation à la RTB et Sidwaya. Dans ce document il dénonce des « intimidations » et « met en garde le ministre de la Communication ».
« Depuis quelques temps, le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC) observe des actions multiformes de lutte des travailleurs des médias publics (RTB, Editions Sidwaya) pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail. Dans la mesure où ces actions viennent en appui à la plateforme revendicative du SYNATIC, le Bureau National comprend et soutien ces actions des travailleurs excédés par le mépris du gouvernement vis-à-vis des préoccupations formulées par le syndicat.
Invité, le 7 octobre 2019, par le gouvernement à formuler des propositions pour une sortie de crise, le SYNATIC a transmis ses propositions le 15 octobre 2019. C’est dans ce contexte de baisse de tension que certains responsables des médias publics ont choisi d’envenimer la situation.
En effet, au lieu d’accompagner les travailleurs vers la sortie de crise, le directeur de la Télévision du Burkina, Evariste Combary, multiplie les intimidations, menaces et autres pressions sur les travailleurs : affectations sanctions, tracasseries administratives à l’encontre des militants les plus combatifs… Depuis, le 10 octobre 2019, il a fait interdire l’accès de la télévision nationale à la majorité des travailleurs dans l’après-midi. Seule une poignée d’agents répertoriés sur une liste y a accès ! De plus, les locaux sont investis par des policiers en armes. Le 14 octobre 2019, le même Evariste Combary a interdit une Assemblée Générale pacifique du SYNATIC prévue à la RTB/Télé.
Les mêmes manœuvres sont mis en œuvre par le directeur Harouna Sana à la RTB/Radio où les travailleurs font l’objet de harcèlement et d’intimidations à travers notamment des appels téléphoniques, des affectations, etc.
Pour le SYNATIC, cette attitude est incompréhensible et inacceptable au moment où le gouvernement reconnait la justesse et la légitimité des actions des travailleurs des médias publics et les a invités à faire des propositions pour aller vers une sortie de crise.
Le 16 octobre 2019, le Bureau National a été informé d’un rapport et d’une délibération tronqués du Conseil d’Administration extraordinaire des Editions Sidwaya tenu le 4 octobre 2019, en vue de règlementer les horaires de travail au mépris de la Loi N° 033-2008/AN du 22 mai 2008 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents des Etablissements Publics de l’Etat. Le 8 octobre 2019, c’était au tour du Conseil d’Administration de la RTB d’entreprendre la même mascarade dans l’optique de la répression de la lutte des travailleurs des médias publics.
Toutes ces mesures et procédures anti-travailleurs semblent être planifiées, orchestrées par le Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou, et exécutées par ses Directeurs généraux, directeurs et chefs de service zélés.
Au regard de ce qui précède, le SYNATIC dénonce :
- les intimidations, menaces de sanctions et pressions de tout genre sur les travailleurs ;
- la violation des libertés syndicales au sein des médias publics à travers les tentatives de prise de mesures impopulaires et anti-travailleurs ;
- les fausses délibérations des Conseils d’administration des Editions Sidwaya et la RTB sur de prétendues horaires de travail.
En tout état de cause, le SYNATIC, prenant l’opinion publique à témoin, met en garde le Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, véritable fossoyeur des intérêts des travailleurs des médias publics et ses collaborateurs zélés (le directeur de la RTB/Télé, le directeur de la RTB/Radio, le directeur général de la RTB, le directeur général des Editions Sidwaya, le président du Conseil d’Administration des Editions Sidwaya et le président du Conseil d’Administration de la RTB.) Il les tient pour responsables de toute dégradation du climat social qui interviendrait suite à ces manœuvres et agissements contre les intérêts des travailleurs des médias publics.
Le Bureau National exhorte les travailleurs à rester mobilisés et à l’écoute de tous mots d’ordre que commanderait l’évolution de la situation.
Mobilisation et Lutte pour la poursuite du combat pour l’amélioration de nos conditions de vie et de travail !
N’an Laara, An Saara ! »
Ouagadougou, le 17 octobre 2019
Le Bureau National