Le deuxième congrès extraordinaire du parti au pouvoir au Burkina, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a pris fin dans l’après-midi du dimanche 26 septembre 2021, avec la passation de charge entre le président sortant Simon Compaoré et son successeur Alassane Bala Sakandé. Le nouveau premier responsable de ce parti dit placer son mandat sous le signe du respect et de l’inclusion.
«Camarades, chers amis, voici venue l’heure de vous dire au revoir, de céder le maroquin de notre grand parti, à un autre camarade, qui, avec son équipe, viendront «ajouter de la terre à la terre», continuer l’œuvre de consolidation du parti et de l’élargissement de sa base, dans toutes les sphères de la société burkinabé, à travers toutes les contrées du Faso», a dit le président sortant Simon Compaoré désormais président d’honneur du MPP. A son entrée dans la salle du Palais des sports, il a été accueilli par des ovations des militants du parti.
M. Compaoré a exprimé sa satisfaction d’avoir «cédé la présidence» du parti à Alassane Bala Sankandé qui a promis qu’il ne sera pas «le président d’un clan politique», ni d’un «groupuscule politique». «Je serai le président au service de l’Unité, de la cohésion (et) de l’idéal commun », a-t-il déclaré.
«Voyez-vous, président du MPP, lorsque l’on se voit confier une si noble, une si palpitante mission, une si honorable tâche, je n’avais pas le droit de m’y soustraire. Mais maintenant, sentant mes forces diminuer et dans l’optique de passer la main à des jeunes frères, je me retire», a affirmé le désormais président d’honneur.
Il a invité son remplaçant et l’équipe qui l’accompagne à travailler, à creuser leur propre sillons, «tout en marchant sur les chemins déjà tracés», comme eux ils l’ont fait avec leurs aînés. «L’action ne fait pas toujours le bonheur, mais point de bonheur sans action. Agissez camarades ! Pour ne point avoir de regret», a-t-il conseillé à l’équipe entrant.
«Je pars à un moment ou des femmes et des hommes continuent de rejoindre le MPP, quelle joie ! Il nous appartient de faire en sorte, que cette tendance se poursuive, que la base du parti s’élargisse, et que de cette masse de militants, s’élèvent des camarades déterminés et convaincus, éléments indispensables pour arroser notre parcours du combattant, par des victoires encore plus éclatantes», a soutenu Simon Compaoré.
«Ce que je vis en ce moment précis avec le parti, je ne l’ai jamais vécu, je ne l’ai jamais rêvé, je ne l’ai jamais espéré», a dit le président entrant Bala Sakandé remerciant les congressistes et tous les militants du parti pour l’avoir porter à la plus haute responsabilité du MPP.
M. Sakandé soutient que «c’est en toute humilité» qu’il assumera la charge des responsabilités qui lui incombent désormais, sollicitant l’engagement, le courage et la détermination de tous, pour la réussite de sa mission.
Le nouveau premier responsable du MPP qui a, au cours de son discours lors de la clôture du congrès, «fais le serment» d’inscrire son action dans «la continuité de celle de (ses) devanciers», a indiqué qu’«il y a un cap à maintenir, des obstacles à franchir, des batailles à décider, des choix à opérer, des défaites à assumer, des attentes à combler, des incompréhensions à lever, des colères à apaiser, des déceptions à supporter».
Il dit placer sa mission «sous le signe du respect, de la considération et de l’inclusion, trois valeurs qui fondent la vie en commun», exhortant chacun à «tourner le dos au passé qui pourrait (les) diviser, pour (les) réconcilier davantage avec la culture de la fraternité pour mieux regarder dans la même direction».
M. Sakandé a pris l’engagement (…) d’être à l’écoute de tous, du militant de base au cadre du parti» et de «travailler avec tous».
«Camarade Simon Compaoré, ce parti auquel nous sommes fiers d’appartenir, vous l’avez servi avec votre infatigable engagement, avec la profondeur de vos convictions, avec vos talents oratoires, avec la clairvoyance de vos choix, avec l’efficience de vos actions, avec vos grandes qualités managériales. (…) Vous me passez le flambeau, mais vous ne passez pas. A la lueur de ce flambeau, je vous rechercherai toujours pour me ressourcer à la leçon vivante que vous êtes», s’est-il adressé au président sortant avant de clore son discours.
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Par Daouda ZONGO