L’histoire des Tiefo et de l’un de leurs mythiques chefs Tiefo Amoro Ouattara est mise en exergue au musée Sogossira Sanou de Bobo dioulasso à la faveur de la SNC 2018. En droite ligne du thème «sauvegarde des valeurs culturelles, enjeux et défis», le musée présente une exposition spécifique qui a pour thème : «Valorisation des cultures en péril, le cas des Tiefo». Sont donc ainsi présentés au public, des dizaines d’objets témoignant de la culture Tiefo mais également de l’épopée de Tiefo Amoro Ouattara : le chef de Noumoudara.
Les visiteurs peuvent admirer parmi ces vestiges, entre autres : un document contenant l’alphabet de la langue Tiefo, des attributs d’initiation des jeunes Tiefo (le tabouret), d’intronisation (la lance) et de parenté à plaisanterie avec les Bwaba (le tambour).
On peut donc apercevoir une partie de son arsenal : la lance de guerre qu’il a tant chérie jusqu’à être enterré avec elle (c’est dans le déplacement de son corps que le lance a été confiée au musée), sa tenue de guerre à laquelle on attribue des pouvoirs magiques, la corde qui lui servait à attacher ses ennemis captifs, et le sifflet avec lequel il communiquait avec ses troupes. Des objets qui ont aidé Tiefo Amoro à remporter entre autres la Bataille de Bama en 1887 où il a vaincu Tieba Traoré et son armée sur le site de l’actuel village de Samendeni.
Mais tout ce patrimoine est menacé car selon Ilyassa Sanogo, technicien supérieur de musée, le musée Sogossira Sanou est sans budget. Ne recevant rien ni de la mairie ni du ministère de la Culture, le musée qui conserve des vestiges ou derniers témoins matériels de cultures en péril est lui-même en péril.
Emmanuel SANOU, envoyé spécial de Wakat Séra à Bobo-Dioulasso