Le syndicat national des fonctionnaires de l’Education du Burkina (SYNAFEB) a manifesté ce 26 janvier 2018 devant le ministère de l’Education et de l’Alphabétisation (Mena) au Centre-ville de Ouagadougou pour mettre en garde le gouvernement et la Coordination nationale des syndicats des enseignants (CNSE) sur les conclusions qui sortiront après leurs négociations. Selon son secrétaire général Koudougou Robert Kaboré, ni l’exécutif, ni leurs camarades de la coordination ne donnent des « informations sûres » aux militants de base.
Quelques dizaines de membres et sympathisants du SYNAFEB ont tenu un sit-in en guise de protestation devant le MENA, à environ 500 mètres du Premier ministère où se tiennent les négociations sur leur sort, pour protestation contre le fait que rien ne filtre clairement sur les accords auxquels seraient parvenus le gouvernement et la CNSE, après que le système éducatif a plongé dans une crise sans précédent.
Malgré la faiblesse de la mobilisation, le SG du SYNAFEB, Koudougou Robert Kaboré, a indiqué que leur lutte est « noble » car les agents contractuels jusqu’à présent n’ont pas une idée claire, sur leur «carrière». En plus du fait que «les agents contractuels de l’Etat ne sont pas jusqu’à présent des fonctionnaires, (ils) ne sont pas (aussi) régis par la loi 081» qui a contribué à améliorer sensiblement les conditions de vie et de travail des salariés de l’Etat, a-t-il fait remarqué.
M. Kaboré dit ne pas comprendre pourquoi les négociations entre le gouvernement et la CNSE «piétinent». «Nous n’allons pas permettre au gouvernement qui joue dans un champ de hors la loi ou encore de responsables syndicaux qui en réalité ne donnent pas des informations sûres et claires au militants de base », de ruser avec le SYNAFEB, a-t-il ajouté.
Le SYNAFEB « est dans une situation de confusion totale ou on va encore nous sortir des choses qui ne vont pas nous arranger comme la loi 081. Actuellement nous sommes venus demander de nous clarifier sur la situation administrative des agents contractuels et de la Fonction publique en générale et du ministère de l’Education en particulier », a-t-il dit, indiquant que leur revendication «n’est pas une question de négociation (mais) un droit que la loi (leur) consacre ».
« Je faisais partie des 15 syndicats de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation, mais comme ils ne font pas mon affaire, je ne peux plus continuer avec eux. Ils sont allés sacrifier ma carrière », avait laissé entendre Koudougou Robert Kaboré, face à la presse le 9 janvier dernier.
La lutte du SYNAFEB concerne la mauvaise application de la loi 081 qui a occasionné « une baisse des salaires des contractuels et une non régularisation de leur situation administrative », a en croire les manifestants.
Par Mathias BAZIE
