Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Burkina Faso, Newton Ahmed Barry, a, au cours d’une déclaration ce 25 septembre au siège de l’Institution à Ouagadougou, invité les acteurs de la scène politique burkinabè, à « préserver absolument la CENI des tumultes politiques ».
Reconnaissant qu’il y a une crise, au sein de l’institution, « alimentée et téléguidée de dehors », le président Barry a annoncé « des consultations nécessaires pour sauver la CENI ». Parce que pour lui, la structure qu’il dirige « doit rester en dehors des tumultes politiques ».
En réaction au mémorandum de commissaires siégeant à la CENI au nom de l’opposition, invoquant une gestion « solitaire » et l’invitant à se ressaisir, le président de l’institution Newton Ahmed Barry, dénonce une « cabale » dirigée contre sa personne et également contre l’institution dont il a la charge.
A l’en croire, ce sont les reformes qu’il entend opérer à la CENI qui lui valent ces « immondices sous lesquels on voudrait ensevelir mon honneur et ma dignité », a-t-il déploré. Et pourtant il faut ces changements, car pour M. Barry, « si rien ne change, les élections vont être discréditées ».
Ce constat fait, le président de la CENI prévient : « Nous sommes en train d’instituer structurellement « des insurrections post-électorale » ».
Dans l’élan des propositions du président de la CENI, il ressort que le procédé actuel est « coûteux », en plus d’être « inefficient ». Pour les montants, selon Newton Ahmed Barry, « l’opération seule d’enrôlement des électeurs coûte neuf milliards de F CFA. Avec la diaspora, il faut prévoir autour de 15 milliards de F CFA, désormais ».
Au-delà, le premier responsable de l’institution ayant en charge l’organisation des élections a confié qu’il faut 30 milliards de F CFA au minimum pour la révision du fichier électoral. Dans les reformes qu’il propose, le fichier électoral sera adossé à la base de données de l’Office national de l’Identification (ONI).
Cela aura pour avantages non seulement de relever le nombre d’inscrits sur le fichier électoral, mais également de ramener les coûts à 1,5 milliard de FCFA au lieu de 15.
Par Boureima DEMBELE