Alors que les résultats des élections, présidentielle et législatives couplées nigériennes, du 27 septembre 2020, livrent parcimonieusement, mais inexorablement, leurs résultats provisoires, les contours du «coup KO», promis par les partisans de Mohamed Bazoum à leur candidat, se précisent. Mais comme à l’accoutumée, les villes étant toujours frondeuses, celui qui n’a jamais renié son passé de syndicaliste, casquette sous laquelle il luttait déjà pour le mieux-être des enseignants, et des travailleurs en général, a surtout misé sur son attachement au monde rural. «Moi je suis un rural», n’hésite pas à clamer l’ancien ministre des Affaires étrangères, qui, au lieu des salons feutrés de la diplomatie, se sent, véritablement, plus à l’aise, au contact des dures réalités que vivent ces agriculteurs et éleveurs, que les citadins, souvent avec morgue, appellent, pudiquement, ruraux. Bazoumn c’est lorsqu’il fend les dunes de sable de Watcha ou d’Agadez, et se faufile entre les champs de Sae Saboua, ou de Tchadoua, qu’il se sent dans sa peau, a affirmé Soumaïla, à Tahoua, la ville présidentielle. A preuve, nul coin ou recoin du Niger n’a échappé au président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya), dans ces randonnées par monts et par vaux.
Et c’est ce monde rural, délaissé par ses concurrents, eux, ayant sans doute, peu à offrir aux habitants des villages, pour améliorer leur quotidien, que, lui, Mohamed Bazoum, a parcouru, de fond en comble, y déposant parfois sa couchette. «Nous ne voyons pas et ne connaissons pas d’autres hommes politiques», a répondu Saliou, lorsque la question lui a été posée de savoir quel est le candidat de son choix. Pour faire prospérer ses activités pastorales et agricoles, ce monde rural pourra, en tout cas, compter sur l’engagement de Mohamed Bazoum, qui a pratiqué le terrain, mais n’a pas manqué, dans son programme de campagne électorale, de mettre un accent particulier sur ce secteur qui, occupe la majorité des Nigériens et Nigériennes et, qui, surtout, nourrit les «gens de la ville».
Dans un chapitre 5 dont le développement rural et la sécurité alimentaire et nutritionnelle constituent le plat de résistance, le candidat Bazoum, entend renforcer l’initiative «les Nigériens Nourrissent les Nigériens», entreprise par le président Mahamadou Issoufou, en lui apportant des aspects novateurs.
Si l’adage dit que «la terre ne ment pas», ce ne sont certainement pas ceux qui la cultivent et en tirent leur pitance qui mentiraient. «Nous avons promis à Mohamed Bazoum, la victoire dès le premier tour, et nous avons voté massivement pour lui». Foi de Oussatou, qui, assise derrière son étal de fruits, ne perd rien des résultats égrenés par la radio de son smartphoneà l’écran cassé, en mode toile d’araignée. Et voici donc le secret du considérable écart que creuse, au fil des chiffres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le candidat du monde rural, Mohamed Bazoum, avec les autres.
Par Wakat Séra