Diffa, région du sud-est du Niger portant encore le deuil d’une trentaine de personnes massacrées dans des attaques attribuées à la secte islamique Boko Haram, n’avait pas le cœur à la fête. Hautement sécurisée et sous couvre-feu, avec interdiction formelle de circulation pour les véhicules à partir de 20h et pour les piétons dès 22h, Diffa ne se terre pas pour autant dans la résignation et espère fortement qu’avec l’arrivée au pouvoir de Mohamed Bazoum, l’insécurité sera réduite à sa plus simple expression. En tout cas, le président du Parti nigérien pour la démocratie et le progrès (PNDS-Tarayya), présent dans la région, ce mercredi 23 décembre, a renforcé cette conviction des populations de Diffa par un engagement, fortement et longuement, applaudi: «Si je suis élu, insh allahou, deux mois après mon investiture, je ramènerai chez eux tous les déplacés du fait des attaques des bandits de grand chemin qui hantent la région et le Niger entier». Parole de l’ancien ministre de l’Intérieur qui, tout en félicitant les Forces de défense et de sécurité pour leur action quotidienne contre le terrorisme, entend renforcer les moyens qui sont les leurs, pour assurer, avec plus d’efficacité, la quiétude des Nigériens et des Nigériennes.
Attention danger à l’hôtel!
Un cliquetis de Kalachnikov et une voix tonne dans la nuit noire, assez ferme, pour me faire comprendre que j’étais interdit de circuler, après 22h, dans l’enceinte du complexe hôtelier de Diffa qui nous avait accueillis, à l’occasion, nous, journalistes du Burkina et du Bénin. «Je vais remettre son appareil à mon confrère Ousseïni (Ousseïni Ilboudo, le directeur de la rédaction de L’Observateur Paalga)», m’empressai-je de répondre, avec toutes les précisions, même celle la plus inutile, cloué sur place par cette double sommation, orale et armée, donc bien dissuasive. «Vous savez, les civils ne doivent pas se promener dans la cour, à cette heure», m’a rappelé l’homme de tenue qui, faisant preuve, par la suite, d’une courtoisie fort peu courante chez tous ses semblables, m’a même indiqué la situation exacte de la chambre de celui qui a eu l’amabilité de me prêter son appareil, parce que je me trouvais en détresse de connexion internet. Me voilà donc situé sur le degré d’insécurité que connaît Diffa, dont le voisinage avec le Nigeria, facilite les incursions récurrentes des éléments de la nébuleuse Boko Haram de l’homme aux sept vies, Abubakar Shekau, souvent donné pour mort, mais toujours vivant.
Mais la paix reviendra, foi du candidat Bazoum
«Mais tout ça va finir», a martelé Mohamed Bazoum, qui a reçu en retour, un standing-ovation des populations de Diffa, conscientes que toute activité économique prospère, et la vie tout court, sont déterminées par la sécurité. Du reste, le président et candidat du PNDS-Tarayya, qui n’a pas eu assez de mots pour qualifier la barbarie dont font étalage, «les bandits» qui, en réalité, ne commettent pas leurs forfaits au nom d’Allah, mais pour des intérêts bassement personnels. En plus de cecombat contre l’insécurité, une éducation de qualité, un secteur de la santé performant, un développement socio-économique de type exceptionnel, et bien d’autres services sociaux de base à améliorer, pour le mieux-être des populations, ont servi de chemin de fer au propos de Mohamed Bazoum, entrecoupé d’applaudissements nourris de populations en liesse. «Le bonheur est avec nous, puisque le président du PNDS-Tarayya est avec nous. Il est chez lui ici, n’en déplaise aux égarés», affirme, celui qui nous traduisait le discours d’un intervenant. Et avec la Coalition Bazoum 2021, composée d’une cinquantaine de partis politiques, les militants du PNDS-Tarayya de Diffa, ont à leur tour, insisté sur le «coup KO», ils ont même parlé de «coup fatal», qu’ils infligeront aux adversaires de Mohamed Bazoum, lors de la présidentielle du 27 décembre prochain. «Dieu a amené mes pas à Diffa et j’en suis très heureux. Je suis ravi par cet acceuil chaleureux et je vous demande de traduire cette affluence par les urnes, le 27 décembre prochain.» Voeu d’un candidat, ravi de voir plus d’un millier de personnes qui ont répondu à son appel.
La concorde…0au stade de la Concorde
Hasard ou option bien calculée, c’est dans un stade de la Concorde, paré du rose, couleur préférée de Aphrodite, la déesse de l’amour, mais aussi signe distinctif du PNDS-Tarayya, jardin des sportifs de Diffa, où, ce jour-là, aucune place n’était à la haine «déversée à longueur de journée par des politiciens de salon, mal inspirés et sans programme», que le candidat de l’unité, de la paix et de la cohésion sociale, a présenté son programme et défendu le bilan de son prédécesseur et alter-égo, Mahamadou Issoufou. Faut-il encore rappeler que le chef de l’Etat nigérien, dans l’histoire de son pays, sera, si les choses suivent leur cours normal, le premier président démocratiquement élu qui s’apprête à passer le témoin à un autre président démocratiquement élu? La concorde est donc nom de stade à Diffa, mais aussi la vision bien partagée par les premiers leaders du PNDS-Tarayya, parti qui a séjourné dans l’opposition politique, pendant une vingtaine d’années, avant de contribuer au bonheur des Nigériens et Nigériennes, depuis la dizaine d’années, durée des deux mandats de Mahamadou Issoufou. Le programme de la Renaissance, acte III, Consolider et Avancer, de Mohamed Bazoum, qui a été présenté aux populations de Diffa, se situe donc dans la continuité de l’action de Mahamadou Issoufou. «Toutefois, du fait de facteurs clairement mis en relief par le présent programme, des défis énormes persistent qu’il va nous falloir affronter avec détermination en vue de réduire sensiblement la pauvreté et donner une espérance à notre jeunesse», a précisé le candidat du PNDS-Tarayya.
En tout cas, Diffa, que nombre de politiciens évitent et délaissent, constitue une priorité en règle pour Mohamed Bazoum, qui assure et rassure, au fil de ses rencontres qui avaient, toutes, l’allure de communion familiale avec les populations. Les élections présidentielle et législatives couplées du dimanche 27 décembre, s’annoncent bien ouvertes pour les 30 candidats qui vont à l’assaut du fauteuil de Mahamadou Issoufou. Que le meilleur gagne dans le fair-play et pour l’amour d’un Niger de démocratie.
Par Wakat Séra