Accueil A la une Niger: les militaires français comme des…coqs en cage!

Niger: les militaires français comme des…coqs en cage!

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Les forces françaises organisent leur départ du Niger (Ph. d'illustration)

Vouloir n’est pas toujours pouvoir, contrairement à ce qu’énonce l’adage. Les forces françaises en sont la preuve parfaite, elles qui, après l’annonce de leur désengagement du Niger en sont encore à explorer toutes les pistes possibles pour sortir de ce pays où la junte militaire au pouvoir en a fait des sauterelles qui empestent l’environnement. Espace aérien fermé pour les avions français, frontières terrestres closes, tensions vives entre Paris et le Burkina Faso et le Mali, une sorte de peur pour l’instant, des putschistes au pouvoir, de laisser les militaires français passer au Bénin, etc..

Ce sont autant de facteurs qui constituent de grandes préoccupations dans l’organisation du départ des quelques 1 500 hommes des troupes françaises présentes au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Détail de taille à ne pas occulter, les incidents de Tera du 27 novembre 2021, avec deux morts et 18 blessés au bilan, lors du blocage du convoi de la force Barkhane dans cette localité, sont encore si vivaces dans les esprits, qu’il pourrait être dangereux de provoquer le risque d’accrochages avec des populations, dans une progression par la route en traversant le territoire. La junte militaire nigérienne qui a exigé le départ des Français du territoire nigérien doit également mettre un point d’honneur à éviter tout incident de la part de ses hôtes devenus indésirables!

En somme, dans l’attente de trouver le modus operandi convenable pour aller voir ailleurs, voire retourner sur les bords de la Seine, le Niger devient comme une cage pour les militaires, après l’avoir été pour le diplomate français Sylvain Itté, lui aussi déclaré persona non grata par la junte militaire au pouvoir à Niamey et qui a dû rentrer au bercail après quelques jours de bras de fer entre ses pays d’envoi et d’accueil.

A la suite du Mali, du Burkina Faso et maintenant du Niger où l’air est devenu irrespirable pour elles, les forces françaises présentes au Sahel doivent chercher un autre gite, si elles comptent demeurer en Afrique. Car, même au Tchad où ils sont encore un millier, les militaires français sont de plus en plus dans le viseur de contempteurs les indexant comme forces d’occupation. Mais les «Macron boys» doivent prendre leur départ comme un soulagement, leur quotidien étant pourri par ce sentiment anti-français, vrai, mais également entretenu dans certains cas, par des dirigeants ou groupes de personnes qui s’en servent à des fins personnelles ou au profit de l’appétit vorace que développe la Russie pour le continent noir.

En tout cas, le changement de paradigmes entre la France et ses anciens colonisés ne fait plus de doute. Juste que cette nouvelle ère aurait pu s’ouvrir autrement, soit par une voie autre que cette sorte d’humiliation qui passe par une chasse sans autre forme de procès ouverte contre l’ancien maître au profit d’un nouveau. Dommage également qu’Emmanuel Macron soit, lui aussi, demeuré la tête enfouie dans le sable sahélien, faisant mine comme l’autruche, d’ignorer ce qui se passe autour de lui, notamment les nouvelles réalités que dégagent les relations entre la France et l’Afrique.

Jusqu’où ira la haine après l’amour entre la France et l’Afrique? En attendant, les troupes françaises cherchent à s’ouvrir une porte de sortie afin de quitter un Niger où les militaires putschistes cherchent, eux, la stratégie pour asseoir leur pouvoir, alors que le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, toujours séquestré dans son palais avec sa famille, dans des conditions déplorables, refuse de démissionner. Et s’il faut relever le soutien de pays voisins à l’endroit du général Abdourahamane Tiani et de ses hommes qui sont entrés par effraction, le 26 juillet, sur la scène politique, canon en l’air, il faut également tenir compte de l’hostilité d’autres contre les putschistes.

Par Wakat Séra