Le chef d’état-major des armées du Nigeria, le général Christopher Musa, s’est rendu à Niamey, ce mercredi 28 août. Sur place, il a rencontré son homologue nigérien, le général Moussa Salaou Barmou, avec qui il partage, non seulement la même fonction et le même grade, mais aussi, comme un clin d’œil du destin, le même nom «Moussa», que le premier porte comme patronyme et le second comme prénom. Il y a 13 mois, soit un peu plus d’un an, le Nigérian comptait se rendre au Niger, mais le canon en l’air, à la tête d’une force armée ouest-africaine, qui aurait eu pour mission de rétablir dans ses fonctions de président nigérien élu, Mohamed Bazoum, qu’un autre général, Abdourahamane Tiani, avait renversé par un coup d’Etat, en juillet 2023.
Finalement, le projet de ramener la démocratie par les armes a fait pschitt, entre négociations avortées, retour à la raison, et crainte de mettre en danger la vie de l’ex-président et de sa famille. Et, également, sans doute par peur de créer un précédent malheureux, celui d’engager un affrontement entre une armée régulière et une force militaire constituée par plusieurs armées de pays appartenant tous, comme le Niger qui était ciblé, à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
La guerre de Niamey n’ayant donc pas eu lieu, et les sanctions drastiques prises par la CEDEAO contre le putsch militaire et ses auteurs, étant devenues, désormais, un mauvais souvenir, tout comme l’est la fermeture des frontières, les deux pays voisins, envisagent certainement de rétablir, entre eux, un climat d’entente. Il y a un temps pour tout, dit l’adage! La page de la guerre tournée, il faut ouvrir celle plus radieuse de la paix, le vœu le plus cher aux différents peuples qui ne demandent qu’à vivre et commercer ensemble, loin des considérations souvent égoïstes et très personnelles des politiques, des politiciens et de certains activistes!
Le général nigérian, Christopher Musa est donc venu au Niger, non plus à la tête d’un bataillon de soldats, de chars d’assaut et d’avions militaires, mais conduisant une délégation prête à porter la coopération militaire entre le Nigeria et le Niger sur les chemins de la lutte contre l’insécurité dans la région. Une rencontre donc de bonne augure pour l’Afrique de l’ouest, dont le Sahel infesté de terroristes, subit des attaques qui endeuillent, presqu’au quotidien, les populations civiles et militaires de cette aire géographique. A ce drame s’ajoutent, les frappes meurtrières et les enlèvements, qui portent, au Nigeria, la signature de la nébuleuse Boko Haram.
En tout cas, «les deux parties-nigérienne et nigériane- ont réaffirmé leur engagement à reprendre et renforcer leur collaboration afin d’assurer la stabilité et la sécurité régionales», indique un communiqué du ministère de la défense du Nigeria. Question: n’est-il pas temps, pour tous les pays de la sous-région, de revenir aux fondamentaux de l’union qui fait la force, afin de mener une guerre sans merci contre l’insécurité régionale, et le combat pour le développement dont le train a abandonné à quai, le continent noir confronté aux conflits, maladies, pauvreté, et mal gouvernance? La réponse est, certainement dans le camp de ceux qui nous gouvernent, qu’ils soient de la CEDEAO ou de la confédération des Etats de l’Alliance des Etats du Sahel, l’AES formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont claqué la porte de l’organisation sous-régionale.
La rencontre de «Musa et Moussa», les généraux nigérien et nigérian, la fleur au fusil, doit pouvoir sonner le tocsin de l’union et de l’unité, en tenant compte de la souveraineté de chaque pays, et dans l’intérêt des populations qui sont, au bout du rouleau, les véritables victimes de toute division de ce genre.
Le temps de la guerre entre frères africains doit faire toute la place au temps de la paix! Il en va de l’intérêt des différents peuples qui vivaient en harmonie presque parfaite dans la diversité!
Par Wakat Séra