Au Nigeria, 84 millions d’électeurs (72 millions ont retiré leur carte) sont appelés aux urnes pour élire leur président, mais aussi les membres du Sénat et de la Chambre des représentants. Une élection initialement prévue samedi dernier, le 16 février, mais repoussée pour des raisons logistiques. Au total, 72 candidats sont en lice pour la magistrature suprême. Mais la véritable bataille pour Aso Rock se joue entre les candidats des deux principaux partis : le président sortant Muhammadu Buhari pour le All Progressive’s Congress (APC) et Atiku Abubakar, candidat du parti d’opposition, le Parti démocratique populaire (People’s Democratic Party, PDP). Un scrutin qui s’annonce très serré entre deux vieux routiers de la politique.
12h45 : A Lagos, plusieurs bureaux de vote ont ouvert avec une à deux heures de retard mais les Nigérians sont restés patients et disciplinés. L’affluence est plutôt moyenne, sans longues files d’attentes autour des bureaux de vote.
Les Nigérians ont beaucoup d’attente autour de ce scrutin. La thématique de l’emploi des jeunes revient régulièrement. « Les étudiants, une fois diplômés, ne trouvent pas de travail, explique Samuel Oluwole, un électeur rencontré ce matin. Il leur faut juste une petite activité pour gagner un peu d’argent, quelque chose qui leur permette de vivre. Cela permettra d’éviter que des jeunes sombrent dans la violence. Si les jeunes avaient un boulot, ils ne sombreraient pas dans la délinquance ».
Comme en 2015, ce vote utilise des outils biométriques. Le système est simple. Chaque électeur présente sa carte d’électeur. Un agent de la Commission électorale (INEC) prend son empreinte sur un lecteur. En quelques secondes, toutes les informations de cette personne s’affichent. On vérifie alors si le nom figure bien sur les listes imprimées.
Puis chaque électeur prend trois bulletins de vote, des longues fiches qui comportent les symboles de chaque parti. Pour voter, il faut poser son empreinte à côté du logo du parti du candidat de son choix et penser à bien introduire chaque bulletin dans la bonne urne, comme l’explique Victor, un électeur. « Il faut être très attentif parce que les bulletins de vote sont très grands, explique-t-il. il y a plein de partis politiques, donc il faut bien reconnaître le logo pour lequel on vote. Ensuite, chaque bulletin a son urne : rouge pour la présidentielle, noire, pour la sénatoriale, et verte pour les députés ».
12h30 : Dans la trés grande majorité des 120 000 bureaux, les opérations de vote se deroullent normalement. Les bureaux ont ouvert avec un peu de retard mais le vote se déroule comme prévu en ville et dans les camps de déplacés. Des retards au démarage ont aussi été signalés à Abuja, la capitale fédérale et dans certains bureaux des Etats de Bauchi et de Nasarawa.
Dans l’ensemble, le vote a lieu dans le calme. Même la chaleur harassante de la fin de la saison de l’Harmattan, ne dissuade pas les Nigérians. Les électeurs déplorent surtout la lenteur du processus de vote et des défaillances des lecteurs de carte biométrique.
Deux incidents ont eu lieu cependant. A Port-Harcourt, dans le sud-est pétrolifère, des explositions de dynamite ont été entendues dans différents endroits de la ville ce matin. Il s’agirait de groupes criminels payés par des hommes politiques mais aucune violence n’ aété signalée.
A Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, dans l’extrême nord-est, des tirs de roquettes on fait un mort et 20 blessés parmi les soldats en poste pour lutter contre l’insurrection du groupe terroriste islamiste Boko Haram.
11h45 : Le vice-président Yemi Osinbajo dépose son bulletin dans l’urne à Victoria Garden City, à Lagos.
11h30 : Le principal opposant, Atiku Abubakar, candidat pour le PDP (Parti démocratique populaire, People’s Democratic Party), a voté à Yola, dans l’Etat d’Adamawa, dans le nord-est du pays. Comme le président sortant Muhammadu Buhari, il a eu cette formule en votant : « Jusqu’ici, tout va bien ».
10h00 : Dans certains quartiers de la capitale économique nigériane, les opérations ont démarré avec du retard, comme l’a constaté notre envoyé spécial à Lagos. A 7h30 heure locale ce matin, plusieurs dizaines d’agents électoraux se sont rassemblés au milieu d’un centre de vote. Ils ont distribué les urnes, les bulletins de vote avant d’enfiler progressivement leurs gilets oranges.
« L’absence de listes d’électeurs collées sur les murs nous a retardés, explique un agent électoral, Olande Olabisi, qui relativise le retard pris. On s’attendait à trouver cela sur place. Nos collègues de la Commission électorale ont sans doute eu peur que ces listes soient déchirées avant le vote. Cela nous a pris beaucoup de temps ».
Les agents ont collé les listes sous le regard patient de quelques dizaines d’électeurs, qui sont venues vers 6h pour voter, comme Samuel Oluwole. « Je suis très heureux d’être présent pour voter, déclare ce dernier. C’est très important. J’espère que le prochain président va améliorer la situation des jeunes, leur créer des emplois et appliquer la loi instaurant le salaire minimum ».
Vers 9h, un bureau de vote a enfin démarré. Une petite file s’est formée. Tolu, un homme d’une soixantaine d’années, sort de l’isoloir avec trois longues feuilles, trois bulletins de vote qu’il cherche dans quelle urne il va placer. « Je ne suis pas perdu, dit-il. Je vérifie les inscriptions sur les urnes pour éviter de me tromper. Il y a une urne pour la présidentielle, une autre pour les sénateurs et une troisième pour les députés ».
09h20 : La première dame, Aisha Buhari, épouse du président sortant et candidat du parti APC Muhammadu Buhari, dépose son bulletin dans l’urne à Daura, dans l’Etat de Katsina, dans le nord-est du pays.
09h00 : A Abuja, la capitale nigériane, le vote commence à l’instant, rapporte notre correspondant sur place, dans le quartier Wuse Zone 4. Des agents électoraux sont en train de montrer au président des bureaux et aux observateurs présents que les machines à voter fonctionnent. Les électeurs alignés devant le bureau de vote vont pouvoir procéder au scrutin dans une ambiance sereine. Ils ont même le sourire avant d’aller voter.
La sécurité est renforcée. Des policiers en armes sont postés devant chaque unité de vote. Les électeurs ont pu aller vérifier que leurs noms apparaissaient bien sur les listes en papier affichées avec le nom, numéro de matricule et la photo de chaque votant.
L’un des enjeux de cette journée électorale est l’aspect sécuritaire, avec une présence policière renforcée, mais aussi une présence de l’armée, tout autour d’Abuja et d’observateurs nigérians et internationaux.
Le président Muhammadu Buhari a indiqué à deux reprises cette semaine qu’il allait veiller à ce que la sécurité des observateurs soit bien respectée. A Abuja, où des millions d’électeurs sont attendus, il est important que le scrutin se passe normalement.
Pour la première fois, explique à Libération Vincent Hiribarren, professeur d’histoire au King’s College de Londres, « l’élection ne se joue pas sur des critères ethniques ou régionaux ».
08h30 : Le vote a démarré il y a quelques minutes seulement pour un seul des huit bureaux de vote de Yaba Makoko, à Lagos, la capitale économique du Nigeria, rapporte l’envoyé spécial de RFI sur place. Les électeurs sont venus tôt, vers 6h du matin. A leur arrivée, les bureaux de vote n’étaient pas installés. Les agents électoraux, encadrés par les forces de sécurité, ont mis du temps à installer le matériel électoral. Tous étaient pourtant mobilisés à l’aube, assure un responsable de bureau de vote.
Certains agents électoraux sont encore en train de coller les listes d’électeurs sur les murs, d’installer des isoloirs au milieu du quartier, sous les yeux patients des électeurs qui prennent ce retard avec philosophie. L’ambiance reste assez calme. La plupart des électeurs interrogés espèrent une seule chose, que le prochain président applique le salaire minimum et s’occupe de l’emploi des jeunes.
07h40 : Le principal adversaire du président sortant, l’opposant Atiku Abubakar, 72 ans, est attendu dans un bureau de vote de Yola, dans l’Etat d’Adamawa, dans le nord-est du pays, pour déposer son scrutin dans l’urne.
07h20 : Le président sortant Muhammadu Buhari a été un des premiers électeurs, en votant dans sa ville natale de Daura, dans le nord du pays, accompagné de son épouse, rapporte l’AFP. « Jusqu’ici tout va bien, a-t-il assuré. Bientôt, je me féliciterai de ma victoire. Je serai le vainqueur ».
7h00 : Les quelque 120 000 bureaux de vote ont officiellement ouvert dans le pays.
Source : RFI