Au Nigeria, dans un communiqué diffusé ce mercredi 27 février dans la matinée, l’opposant Atiku Abubakar a déclaré qu’il n’acceptait pas le verdict des urnes. Le pésident sortant Muhammadu Buhari a été réélu avec 56% des suffrages contre 41% des voix pour Atiku Abubakar.
Pour Atiku Abubakar, le scrutin est loin d’avoir été crédible et transparent. Tout au long de la cérémonie de restitution des résultats lundi et mardi, ses conseillers ont soulevé une série d’anomalies : de nombreux votes annulés soit en raison de soucis logistiques, ou bien en raison d’un climat de violence.
Pour le Parti populaire démocratique (PDP), les résultats ont été maquillés depuis le début de l’élection. Dans la nuit de mardi à mercredi, le président de la Commission électorale nigériane (Inec) a balayé d’un revers de main ces critiques, estimant que ces dysfonctionnements étaient pour la plupart liés à du sabotage contre le matériel électoral. Mahmood Yakubu affirme enfin que ces anomalies étaient plutôt marginales.
Le président réélu a très vite réagi ce mercredi, estimant qu’il ne faisait aucun doute que le scrutin ayant permis sa réélection à la tête du Nigeria avait été « libre et juste ».
Buhari réélu malgré un bilan contesté
Muhammadu Buhari a été réélu avec 56% des suffrages contre 41% des voix pour son opposant, Atiku Abubakar. Tous les observateurs prévoyaient un scrutin très serré. Rien n’était gagné d’avance pour le président sortant, car sur le fond, son bilan était largement contesté. Surtout, il a perdu les principales alliances qui lui avaient permis en 2015 de s’imposer dans certains Etats dans lesquels son parti n’était pas du tout implanté.
Ce qui a joué en sa faveur, ce sont les votes de masse exprimés par des électeurs qui sont attachés à sa personnalité. Il rafle haut la main quasiment tous les Etats du nord du pays, dont il est originaire. Des Etats dont la démographie est très importante comparée aux Etats du Sud où le PDP et lui sont bien ancrés. Rien que Kano et Katsina représentent 2,5 millions de voix.
Le président nigérian a donc pu compter sur un réservoir de voix beaucoup plus conséquent que son challenger qui, lui, était plus soutenu par des électeurs du sud, à la démographie beaucoup moins importante.
RFI