Plus de 70 présumés homosexuels ont été arrêtés, le lundi 23 octobre 2023, au nord-est du Nigéria, selon les autorités paramilitaires de la région. Dans ce pays de l’Afrique de l’ouest, le mariage entre personnes de même sexe est passible de 14 ans de prison.
Ils sont en tout 76 homosexuels présumés. Ces derniers ont été interpellés, le lundi 23 octobre 2023, dans le nord-est du Nigéria pour avoir organisé, un mariage gay, selon le Corps de sécurité et de défense civile du Nigeria (NSCDC). Un corps paramilitaires qui dépend du gouvernement de l’État fédéré.
«Nous avons appréhendé 76 homosexuels présumés lors d’une fête d’anniversaire organisée par l’un d’entre eux qui devait épouser son fiancé lors de l’événement», a déclaré le porte-parole du Corps de sécurité et de défense civile du Nigeria (NSCDC), Buhari Saad de l’État de Gombe.
Parmi les personnes arrêtées, on y compte 59 hommes et 17 femmes, toujours selon l’organisation paramilitaire. Au Nigéria, le mariage entre personnes de même sexe est illégal en vertu d’une loi datant de 2014. Il est passible de 14 ans de prison.
L’État de Gombe, en effet, est l’un des États nigérians du nord à majorité musulmane où la loi pénale islamique (la charia) s’applique parallèlement au système judiciaire fédéral et à celui dudit État. Dans cette loi religieuse, les relations homosexuelles sont passibles de la peine de mort même si la sentence n’a encore jamais été appliquée dans cette région du Nigeria.
«Dans une société où la corruption est endémique, la loi interdisant les relations entre personnes de même sexe est de plus en plus utilisée à des fins de harcèlement, d’extorsion et de chantage par les forces de l’ordre et d’autres membres du public», a d’ores et déjà fait savoir l’organisation mondiale de défense des droits humains, Amnesty International qui a d’ailleurs appelé à la fin de cette «chasse aux sorcières».
Pour rappel, 19 personnes composées d’hommes et de femmes vingtenaires ont été arrêtés en décembre 2022 à Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria, par la police islamique, Hisbah. Elles étaient également sous l’accusation d’avoir organisé un mariage gay. À l’époque, les suspects ont été réprimandés et remis en liberté sans être traduits en justice.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)