De l’autre côté de la Méditerranée vu comme un eldorado pour des générations africaines, le populisme semble s’être imposé face à l’immigration jusqu’à remettre en cause l’identitarisme national dans certains pays.
La Zemmourisation du débat politique autour de l’immigration aujourd’hui produit une reconsidération en profondeur des positions et recadre l’essentiel de la présidentielle française et la survie de l’Europe autour de la question de l’immigration. Jamais, des durcissements d’un tel extrémisme n’avaient été proposés auparavant pour rompre avec l’immigration de masse.
Sous l’œil, espérons-le, attentif des présidences africaines, l’immigration et l’émigration prochaines dans les deux sens seront des sujets aux premiers rangs des tensions géopolitiques entre les pays du Nord et du Sud.
Cependant, on s’en voudra de ne pas se questionner sur un point :
Fallait-il s’attendre à cette double mouvance faite d’allers et retours ?
Aussi sincèrement que relativement possible, l’affirmative primerait.
En effet, le sous-développement socio-économique, le néocolonialisme par le pillage des richesses et le paternalisme colonial, la démographie galopante ainsi que la non-résilience face aux défis géographiques et climatiques ont créé le choc de l’immigration.
Revers de la médaille oblige, ce n’est non pas par substitution à un peuple mais plutôt par aspiration à un mieux-être économique, professionnel et familial qu’on en vient à la massive immigration.
« La France n’a pas dit son dernier mot », titre du dernier Livre d’Éric Zemmour, nous amène à poser parallèlement une problématique fondamentale :
« L’Afrique vaincra-t-elle ces défis ? »
En d’autres termes, comment réduire, prévoir, encadrer, accompagner le futur immédiat ou lointain de cette immigration ?
Il faut rappeler que l’émigration et l’immigration sont une liberté qui est cautionnée par le droit d’acceptation ou de refus d’un pays selon des exigences particulières imposées.
Ces exigences revenant ainsi à l’appréciation discrétionnaire d’un État souverain, elles restent conditionnées par la conduite d’une politique sérieuse en la matière et pour ce qui concerne l’Afrique, l’affranchissement d’un certain nombre de garde-fous imposés par l’asservissement économique occidental.
Sachant que, tout essor économique et social se base d’abord sur la richesse intellectuelle d’un pays, la logique d’investissement dans l’éducation reprend tout son sens.
Stabiliser la population et réduire l’émigration clandestine et pouvoir en tirer les meilleures essences nous oblige à trouver et à proposer non pas une mais des alternatives au développement par un redressement social et économique sur le long terme.
Prioriser et nationaliser les secteurs à fort potentiel économique et créateurs d’emplois conjugués aux nouveaux secteurs d’avenir, faire de la décentralisation économique une réalité et impulser les alternatives locales de développement …
D’autre part, l’immigration vers l’Afrique devra être anticipée et accompagnée en termes de réinsertion dans le tissu économique social national. Elle devra être étudiée pour que les plus-values d’expertises professionnelles et d’expériences servent à l’ensemble des secteurs nationaux.
Ce retour de la diaspora doit inéluctablement permettre de combler les déficits sectoriels sur le plan national, une meilleure incitation aux investissements dans des domaines prioritaires et la création d’emplois ou la reconversion dans les services public et privé.
Sur ces paragraphes dont l’argumentaire se poursuivra dans d’autres articles, le soin est laissé aux technocrates et planificateurs de réfléchir à la faisabilité de nos propositions politiques.
Tall Madina
≠Colombe Noire
Analyste politique et géostratégique, diplômée en Études Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense. Chercheuse sur les questions de terrorisme dans la zone sahélo-saharienne, éditorialiste et écrivaine. Présidente du Mouvement Nouvel Afrique – Nouvelle Génération
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