A la Une des médias, « Goïtacron » incarne le destin diplomatique à somme nulle entre Bamako et Paris au cœur des sables mouvants du Sahara malien.
Pendant ce temps, les voyoucrates et les pilleurs se disputent la coupe d’Afrique aux yeux du peuple qui est aujourd’hui encore le malheureux observateur de leurs enrichissements.
Loin des prédateurs de l’Afrique, concentrons nous aujourd’hui sur les loups dans la bergerie de nos états.
«Détournements et blanchiment d’argent, enrichissements illicites, financements non règlementés des partis politiques, fraudes et évasions fiscales, corruption… » sont au-delà des offres politiques opaques, l’une des grandes victoires de la mafia d’état en Afrique.
En effet, le pouvoir politique et la puissance de l’argent sont devenus des collaborateurs solides jusqu’à faire de l’éthique politique un ennemi et de la mafia politique, une illégalité devenue légale en Afrique.
Si nos « démons-crates » ont l’art d’être à la fois politiciens et entrepreneurs, c’est bien pour asseoir un conglomérat fermé et autocrate qui dépouille le contribuable de son argent, le pays de ses ressources et enfin l’État de sa crédibilité.
Cette mafia politique à l’origine est le maître de sa propre survie : elle est l’actrice des pouvoirs parallèles pour la gestion des couloirs illicites, elle s’autoconcurrence pour assurer la régulation du contournement des lois et enfin, elle phagocyte la justice pour garantir sa pérennité.
Le résumé de cette entourloupe fragilise l’idée selon laquelle nos états seraient faillis et non mafieux en ce sens que la défaillance de l’état n’est pas nécessairement liée au système mais tout aussi aux hommes qui font le système. Comme le disait Amadou Hampâté Ba : « les hommes peuvent atteindre un but commun sans emprunter les mêmes voies ».
Tout en sachant que le système tel qu’il existe peut avoir des lacunes ou des insuffisances, l’impolitiquement correct concourt à sa faillite et sa fin certaine quelles que soient les circonstances (coup d’état, insurrection ou renversement populaire, changement politique par voie électorale …).
Ainsi, partout où vous serez, vous constaterez que cet impolitiquement correct sape souvent la méritocratie au sein de l’appareil de l’état, prône la personnification du pouvoir, le népotisme politique, l’inégalité des chances et la mauvaise répartition des richesses.
Enfin, lutter contre ce vice politique nécessite une meilleure moralisation du monde politique africain et une déconstruction de la politique du ventre par le contrôle et une justice forte pas aux ordres.
Une chose est certaine : « […] le séjour dans l’eau ne transformera pas un tronc d’arbre en crocodile » comme l’affirmait Seydou Badian Kouyaté. Par conséquent, le peuple qui est le souffre – douleur de cette mafia, s’il n’est pas écouté se fera obligatoirement entendre pour le changement.