« Mon autorité fout le camp ! » Leçon 3
L’on s’insurge contre l’incivisme et les incivilités qui règnent encore en maître dans nos sociétés alors qu’en fait, au-delà de la sémantique qui se traduit par le manque de dévouement pour le bien de la nation, l’incivisme a atteint son plus haut niveau en Afrique tant il fait office de couronne aux états-majors politiques.
En effet, ces dernières années, les incivilités à répétitions, outre les causes générales qu’on leur attribue n’ont été qu’une réaction des citoyens face à la délinquance et la forfaiture politique, l’usage personnalisé et égoïste des droits sociaux et l’illégalité des citoyens devant l’application de la loi.
D’aucuns diraient que « la casse entraine la casse », cela ne peut que s’avérer lorsque le tripatouillage de la constitution a pour conséquence les manifestations violentes avec destructions de biens publics, quand le racket sur les voies publiques prête le flan à la corruption des fonctionnaires, ou encore quand l’insolente aisance des gouvernants accentue la révolte et la délinquance des jeunes en quête d’un mieux – être social.
C’est donc cet état d’esprit abscons qui guide les citoyens dont la colère n’est plus seulement enracinée dans la pauvreté mais est hermétiquement encrée dans sa relation de défiance avec l’État. Cette incongruité est aujourd’hui à l’aune d’un enjeu de sécurité nationale sous l’angle d’un extrémisme violent teinté d’un égoïsme social, et, est à l’image de la rupture du pacte républicain.
Dans une relative mesure, la chute de nos préceptes républicains ne doit pas primer sur notre devoir de coresponsabilité de l’espace public et de la société que nous partageons. Ainsi, le travail d’éducation, de sensibilisation et de répression devra s’étendre sur plusieurs générations afin de retrouver les fondamentaux du “bon citoyen“.
Nonobstant les solutions tous azimuts pour lutter contre l’incivisme, celles dont l’ancre aura le mérite de rétablir le civisme et proscrire les incivilités sonnera le retour véritable à un État de droit et à la pratique de la bonne gouvernance.
Toutefois, il faut rappeler qu’en réalité la difficulté ne réside pas dans la violence ou la dangerosité du citoyen pour la société mais plutôt dans l’absence véritable de judiciarisation de l’incivisme à l’intérieur d’un appareil étatique amorphe, sans autorité, perçu de plus en plus comme réfractaire au respect de la loi qu’il a lui-même édictée.
On pourrait assurément prétendre que les incivilités ont été les prémices de maintes crises politico-militaires, des guerres et des soulèvements populaires.
Mais c’est résolument un chaos de l’État-nation, la banalisation de la République et la déchéance sociale qu’on pourrait voir s’installer si la bonne gouvernance, l’État de droit et la justice égale pour tous ne sont pas les reflets de la société.
Comme le disait Lénine : “là où il y’a une volonté, il y’a un chemin“. Tall Madina
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