Ceci est une opinion de Zakaria Alami, parvenu à notre rédaction ce jeudi 14 juillet 2022. L’auteur de l’article évoque notamment l’absence du Mali du G5 Sahel.
«Le Président nigérien Mohamed BAZOUM a effectué une visite à la République du Tchad le 12 juillet dernier. D’après les sources officielles, les questions du redéploiement des forces françaises au Niger, la revitalisation des forces G5 Sahel et la coopération entre les deux pays, ont été au centre de la rencontre de haut niveau.
Le Président nigérien a fait savoir que la coalition voudrait que le Mali reconsidère la décision prise le 15 mai 2022. «La décision du retrait du Mali est un épisode qui va être dépassé, il y aura bientôt une réunion» entre les quatre autres pays alliés dans le G5 Sahel -Tchad, Niger, Burkina Faso et Mauritanie- «pour faire en sorte que le G5 soit viable», a martelé Bazoum lors d’une conférence de presse.
Par conséquent, l’une des raisons pour lesquelles l’État malien a décidé de quitter définitivement la coalition réside dans le manque d’efficacité des forces ainsi que dans le refus de céder la Présidence du G5 Sahel au Mali. D’après le ministre malien de l’Administration territoriale, le colonel Abdoulaye Maiga, cette force n’a vraiment jamais réussi à faire ses preuves depuis sa création.
Les autorités maliennes ont aussi fait savoir que l’opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’un État extrarégional visant désespérément à isoler le Mali. Alors que le communique ne précise pas cet État, il est évident qu’il s’agit de la République française. Car c’est à l’initiative de Paris que le G5 Sahel a été créé a 2014. Malheureusement, cette force n’a jamais bénéficié du financement nécessaire pour son fonctionnement et donc n’a pas vraiment servi à grand-chose dans la lutte contre l’insurrection djihadiste dans la région du Sahel.
Néanmoins, le Président nigérien a exprimé l’espoir sur le revitalisation des forces G5 Sahel lors de la conférence de presse tenue à l’issue de l’audience avec le Président tchadien. «Nous dévons par conséquent nous retrouver et faire en sorte que le G5 soit viable. Il a eu beaucoup de difficultés jusqu’à présent, ne pensons pas que le G5 Sahel ait été un modèle de réussite de ses objectifs, ni sur le plan économique si même sur le plan de la sécurité», a martelé le Président nigérien.
Il est fort probable qu’une nouvelle coalition apparaisse dans un avenir proche pour répondre aux menaces persistantes terroristes présentes dans la région du Sahel. Une réunion des pays évoquée par le Président nigérien lors de la conférence de presse du 13 juillet doit voir la présence de quatre autres alliés du G5 (Burkina Faso, Tchad, Mauritanie et Niger), mais il est logique qu’il est nécessaire d’inviter les autorités maliennes pour aborder une nouvelle approche dans la lutte contre les terroristes.»
Zakaria Alami