Accueil A la une Opposants persécutés au Tchad, journaliste malmené au Niger

Opposants persécutés au Tchad, journaliste malmené au Niger

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Idriss Deby Itno, président du Tchad (Ph. Jeune Afrique)

Alors que les voix continuent de s’élever à travers le monde, pour condamner les violences post-électorales au Niger, qui ont déjà fait deux tués, des blessés et généré la destruction de nombreux biens privés et d’infrastructures publiques, au Tchad, les mêmes tueries, mais cette fois-ci, pré-électorales sont déplorées. Si les deux situations ont cela de commun, qu’elles sont l’œuvre de la bêtise humaine et portent atteinte aux droits de l’homme, à la vie et à s’informer, il n’en demeure pas moins que les présumés auteurs, ou, auteurs varient d’un pays à l’autre. Si au Tchad, c’est la garde présidentielle qui est mise en cause, au Niger, ce sont des manifestants en folie, manipulés par une certaine opposition, qui, selon des voies officielles judiciaires, cassent, vandalisent, incendient, et malheureusement, tuent leurs semblables.

«A 5h du matin, ils ont attaqué mon domicile. Les gens de la garde rapprochée du président…Ils ont tué ma mère, mon fils et trois de mes parents». Le récit, glaçant, de l’opposant tchadien Yaya Dillo, confirmé par des membres de la Convention tchadienne des droits de l’homme, qui se sont rendus sur les lieux, selon nos confrères de Rfi, est contesté par le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement du Tchad, toujours sur les ondes de la radio mondiale. Mais, l’acte ignoble, prouve, à souhait, la chape de plomb qui pèse sur les opposants et les animateurs de la société civile, vent debout, aux côtés du peuple démocrate tchadien, contre le 6è mandat, la nouvelle lubie du tout nouveau maréchal Idriss Deby Itno.

Sous d’autres cieux, notamment au Niger, ce sont les dieux qui sont tombés sur la tête. Et ce n’est pas notre confrère, Moussa Kaka, correspondant de Rfi, qui dira le contraire, lui dont une bonne partie du domicile a été consumée par le feu allumé par des pyromanes poussés par une main invisible, selon certains, mais démasquée, à en croire les autorités politiques et judiciaires nigériennes. Les prédateurs de la liberté de presse et ennemis du processus démocratique, sont galvanisés, selon les mêmes autorités, par les discours incendiaires, racistes et haineux, tenus, en son temps et même maintenant, par des opposants qui ne savent cultiver que l’argument de la force, en lieu et place de la force de l’argument. Ces opposants, voudraient que les élections ne soient pas organisées, qu’ils n’auraient pas agi autrement.

Pourtant, le Niger, brille de cette étincelle de l’alternance démocratique, ravivée par le président Mahamadou Issoufou, un homme de valeurs, qui fait la fierté de l’Afrique, ayant refusé de céder à la tentation du 3è mandat, et de permettre à son pays de vivre dans son histoire politique, le premier passage de témoin d’un président démocratiquement élu, lui, à un autre président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, selon les résultats provisoires rendus publics par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Dommage qu’au Niger, la presse et les populations innocentes payent le prix fort, ce lourd tribut, au déchaînement d’une horde de manifestants en rut, alors que le pays sert de phare démocratique, sur un continent africain en butte à la pauvreté, aux maladies, aux attaques terroristes, aux 3è mandats et autres pratiques, toutes aux antipodes de la démocratie.

En tout cas, si le Niger a vécu ces moments difficiles auxquels même une terre de la démocratie comme les Etats-Unis, n’a pas échappé avec son désormais ancien président, Donald Trump qui a fait de la résistance alors que battu dans les urnes, il faut également reconnaître que les longs règnes n’ont jamais été bénéfiques sous les tropiques, et le Tchad en fait l’amère expérience, sous les mandats successifs et sans fin et sans partage du maréchal Idriss Deby Itno.

Par Wakat Séra