Accueil Non classé Option militaire de la CEDEAO contre le Niger: le Togo se désolidarise-t-il?

Option militaire de la CEDEAO contre le Niger: le Togo se désolidarise-t-il?

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Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey

Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a souligné, le jeudi 21 septembre 2023, à la tribune des Nations Unies que son pays était un «pays de paix» et que «jamais il n’avait servi de base arrière pour une quelconque agression contre un pays frère». Par cette déclaration, Lomé qui est membre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) aurait-il marqué son opposition à l’intervention militaire envisagée par l’organisation ouest africaine contre le Niger, pour y rétablir, selon elle, l’ordre constitutionnel à la suite du coup d’État du 26 juillet dernier?

Les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont-ils tous pour une intervention militaire de l’organisation ouest africaine au Niger? La dernière sortie du Togo, membre de l’organisation, à la tribune des Nations Unies, le jeudi 21 septembre 2023, à l’occasion de la 78e Assemblée générale pourrait laisser penser le contraire.

Pour cause, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, dans un ton assez clair, a affirmé que «le Togo est un pays de paix et le Togo s’oppose à la guerre quelles que soient ses raisons». Le chef de la diplomatie togolaise qui a représenté le chef de l’État à ce rendez-vous mondial a rappelé que son pays, depuis son indépendance le 27 avril 1960, n’a «jamais fait la guerre ou agressé ses voisins ou un quelconque pays». «Jamais le Togo a servi de base arrière pour une quelconque agression contre un pays frère», s’est-il voulu plus clair.

Le ministre Robert Dussey a assuré que son pays «a toujours été un pays de médiation qui favorise le dialogue, la négociation et l’entente entre les peuples et les gouvernements».

«Notre région ouest africaine où plusieurs Etats sont en transition dans un contexte sécuritaire volatile doit être soutenue dans un élan de solidarité active. Nous devons investir plus dans la paix que nous n’investissons dans la guerre», a recommandé le chef de la diplomatie togolaise.

C’est la première fois que le Togo affiche aussi clairement sa position contre toute intervention militaire étrangère dans un pays de la région. Cette posture de Lomé se démarque de celle de la CEDEAO qui a toujours brandi la menace de l’intervention militaire contre les putschistes nigériens afin de rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions de président démocratiquement élu.

En mi-septembre, le Togo a annoncé qu’il participera à la facilitation de l’accès à l’aide humanitaire au Niger à la demande de l’ONU, se disant «disponible» à faciliter le travail des agences humanitaires des Nations unies qui apportent une assistance vitale aux populations vulnérables dans le contexte de la crise politico-sécuritaire au Niger.

Par Siaka CISSE