Vols avec effraction et à main armée. Des cas régulièrement constatés ces derniers temps dans la zone non lotie de l’arrondissement n°9 de la ville de Ouagadougou, qui s’étend de Marcoussis à Panzani dans la périphérie nord de la capitale burkinabè. En début du mois de mai 2023, des bandits, après avoir forcé les verrous d’une boutique sans obtenir gain de cause, se sont rendus au domicile du boutiquier et l’ont dépouillé, selon des témoins qui précisent que ce dernier a eu la vie sauve grâce à sa femme qui lui a porté secours face aux agresseurs. Dans la même semaine, un homme a été réveillé, arme pointée sur lui, par des individus non identifiés qui lui ont dérobé la somme de 100 000 FCFA, selon nos sources.
Suite aux derniers évènements, les forces de sécurité se sont déployées dans la zone et y ont effectué des patrouilles. Mais c’est avec la peur au ventre que les populations de cette zone non lotie vivent, elles qui sont déjà confrontées à l’insuffisance de services sociaux de base comme l’eau courante, le manque de voiries, et autres. Voici donc des habitants à la peine qui se retrouvent encore face à l’insécurité.
La vie est dure dans cette zone où la densité de la population est si forte que l’hygiène publique s’est érigée en souci majeur. Des habitations construites en vrac, entre lesquelles il est difficile de se frayer un passage, ne sont point des havres de paix avec ces voleurs qui écument ces quartiers. Les gens ne dorment plus que d’un oeil et ceux qui quittent leurs domiciles pour aller chercher leur pain quotidien au centre-ville n’ont pas le coeur tranquille. Ils ne sont jamais certains de venir retrouver leurs maisons et biens sans dommage! Surtout ceux qui rentrent tard le soir ou la nuit! Sans oublier tous ces jeunes déscolarisés qui s’adonnent à l’alcool et à la drogue. Autant de facteurs qui constituent un terreau fertile pour la délinquance juvénile, cause principale de cette insécurité urbaine.
Il y a donc urgence à agir, d’autant plus que cette zone abrite, désormais, des déplacés internes victimes de la crise sécuritaire. Alors qu’elles ont fui les violences que leur imposent des groupes armés terroristes qui les ont délogés de leurs localités respectives, ces personnes sinistrées, tout comme, du reste, les autres habitants de cette zone non lotie, ont besoin de vivre dans la quiétude.
La création du Centre national d’Appel (CNA) ainsi que celle de la Brigade numérique de veille, d’alerte et d’assistance (BNVAA) de la Gendarmerie, sont des initiatives salutaires qui renforcent la collaboration des populations dans la lutte contre l’insécurité. Mais ces zones non loties, l’une des réalités des grandes agglomérations comme Ouagadougou, ne doivent pas pour autant être abandonnées à elles-mêmes, surtout dans ce contexte de haut défi sécuritaire pour le pays des Hommes intègres. Les Forces de sécurité intérieure doivent y multiplier les patrouilles et autres opérations coups de poing pour traquer ces bandits qui troublent la tranquillité des citoyens honnêtes.
Alors pour la fortification de la muraille sécuritaire au Burkina Faso, changeons un jour!
Par Wakat Séra