Des centaines de personnes ont pris d’assaut la Bourse du travail, ce samedi 4 juillet 2020 à Ouagadougou, à l’appel d’une Coalition de plus de 40 syndicats signataires du préavis du 27 février 2020, pour un meeting dans le but de manifester leur mécontentement face à la baisse du pouvoir d’achat et la mal gouvernance au Burkina.
Le meeting de ce samedi 4 juillet 2020 qui a mobilisé des centaines de manifestants, à Ouagadougou et dans les province, marque, selon les organisateurs, le début d’un certain nombre d’activités syndicales, notamment une grève déjà programmée les 8 et 9 juillet 2020, en vue d’interpeller le gouvernement.
Les syndicats membres de la coalition luttent pour la satisfaction de leur plateforme revendicative constituée de la suppression de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS), l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, l’arrêt du pillage des ressources nationales, la garantie du droit à la sécurité des populations, le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs.
Le meeting a été marqué par des animations, des prestations musicales et des discours de différents responsables syndicaux des différents secteurs, notamment, les médias, la fonction publique, l’éducation, la recherche, la santé. Tous ont rappelé les conditions dans lesquelles les agents travaillent et les conséquences de certaines décisions du gouvernement sur la population en générale.
Le secrétaire général adjoint du Syndicat national des travailleurs de l’information et de la communication, Aboubacar Sanfo qui s’exprimait au nom des travailleurs des médias, est revenu sur les conditions de vie et de travail es travailleurs des médias publics et privés. Il a par ailleurs mis en garde « les patrons de presse qui se mettent ou tenteront de se mettre à travers les luttes des travailleurs déterminés à défendre leurs intérêts matériels et moraux ».
A l’entame de son discours, le porte-parole de la coalition syndicale luttant contre la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs, la mauvaise gouvernance, notamment, Bassolma Bazié a demandé une minute de silence en hommage aux personnes tuées à Tanwalbougou dans la région de l’Est.
M. Bazié dans son message, a dénoncé le musellement des organisations par le gouvernement à travers des « mesures répressives allant à des affectations arbitraires à des révocations et licenciements en passant par des coupures et des suspensions abusives et illégales de salaires », et a exigé « la levée sans délai des sanctions arbitraires contre les travailleurs à savoir la révocation des travailleurs des impôts et la restitution des salaires suspendus et/ou coupés illégalement, l’annulation des mutations arbitraires des agents de la RTB et de Sydwaya ».
« Face au refus obstiné du gouvernement de se pencher sur la plateforme de la coalition et à ses attaques répétées contre les libertés démocratiques et syndicales, nous ne pouvons que mener la résistance, poursuivre et intensifier la lutte pour la satisfaction de nos justes préoccupations », a soutenu M. Bazié pour qui « cette lutte sera victorieuse ».
La coalition a invité les démembrements « à préparer et à réussir la grève générale de 48 heures les 8 et 9 juillet 2029, à poursuivre les luttes sectorielles dans les secteurs où les conditions le permettent, à œuvrer dans le sens d’un élargissement du front de la lutte en allant vers les organisations qui sont désireuses de se abattre, à poursuivre la mobilisation pour les luttes à venir et à développer une unité d’action entre l’ensemble des travailleurs du public comme du privé, les élèves et étudiants ».
Par Daouda ZONGO