Des élèves du lycée Bogodogo, ont bloqué ce lundi 1er mars 2021, la seule voie d’accèsau Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, le plus grand centre de santé du Burkina, pour exiger un accès « facile et plus sécurisant » à leur établissement. Ces manifestants disent être victimes de plusieurs accidents de circulation, du fait de l’inaccessibilité causée par l’aménagement du boulevard passant devant ce lycée public de Ouagadougou.
C’est avec stupéfaction, désolation et impuissance que tôt ce matin, précisément 8H00, les usagers de l’axe central, l’avenue Thomas Sankara, la seule voie d’accès au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo ralliant aussi à partir du centre-ville, des quartiers à savoir Tanghin, Kossodo, Wayalghin, Saaba, Dassasgho, Wemtenga, entre autres, ont assisté au blocage de la voie dont le mini-échangeur a été ouverte à la circulation mi-janvier dernier. Cela naturellement a créé un embouteillage monstre, obligeant les agents de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) à réguler la circulation avec beaucoup de difficultés en déviant les usagers de leur trajet initial.
Dans un vacarme de tous ordres, les manifestants, les élèves du lycée Bogodogo situé à une centaine de mètres de l’hôpital Yalgado, ont barré la voie avec essentiellement des fers et des planches de tableaux mobiles à l’intersection de l’hôpital de référence, ont fait entendre leur « cri du coeur » car aux heures de pointe, c’est la croix et la bannière pour pouvoir accéder à Bogodogo. Entre cris et chants de l’hymne national pour se galvaniser, certains élèves brandissaient des feuilles sur lesquelles on pouvait lire : « La sécurité avant tout ! Trop c’est trop ! On en a marre des accidents ! ».
En face d’eux, une vingtaine d’éléments de la CRS, une unité spéciale de la Police nationale pour le maintien d’ordre, bien casqués, gantés, munis de gaz lacrymogènes et de boucliers, pour gérer la situation. Le responsable des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) est parvenu après plus d’une heure de négociations, à convaincre les dirigeants des manifestants, à lever les barrières pour faciliter l’accès à l’hôpital, beaucoup fréquenté, car recevant des malades des autres centres de santé du pays qu’on transfère dans ce centre.
Après moult tractations, les élèves ont accepté la demande de la CRS mais lui ont soumis sur une feuille contenant leurs préoccupations dont principalement l’accès à leur établissement qu’elle devra transmettre aux plus hautes autorités du pays. Les manifestants donnent ainsi une semaine aux autorités pour la résolution de leur préoccupation, faute de quoi, ils seront encore sur le terrain et cette fois-ci avec plus de vigueur.
« Les policiers sont venus nous dire que les autorités du pays, ont reçu notre message. Mais nous ne pouvons pas prendre cette information avec fiabilité. Nous allons considérer que le message est reçu quand les autorités vont venir faire l’ouverture que nous avons souhaitée. Aujourd’hui, c’est notre deuxième fois de manifester sur la voie-là, mais on a posé ce problème depuis la rentrée », a indiqué à Wakat Séra, Mohamed Ilboudo de la classe de Terminale D3 au lycée Bogodogo, porte-parole des manifestants qui a négocié longuement avec la CRS avant d’accepter d’ouvrir la voie à la circulation.
Combien de victimes aviez- vous eu sur cette voie ? A cette question que nous avons posée, répond-t-il, « force de compter j’ oublie le nombre exact tellement c’est trop. Même ce matin, il y a certains de nos camarades qui ont eu des accidents. On a eu plus de trente élèves et certains même sont des blessés graves », a-t-il dit, ajoutant que « nous avons proposé notre solution. Le lycée a deux portes d’entrée. Ce que nous demandons seulement, c’est qu’à la deuxième porte, qu’on ouvre une entrée là-bas ».
En plus de l’ouverture d’une brèche devant le lycée, les manifestants demandent qu’on installe feux tricolores devant l’école pour diminuer les risques de l’accès à Bogodogo.
Mais, selon ces manifestants, ils ont bloqué l’accès à Yalgado mais certaines personnes qui travaillent à l’hôpital ou des particuliers ayant des documents attestant qu’ils viennent à l’hôpital, sont autorisés à passer. « Les malades, on les laisse passer. Si tu viens avec une ordonnance ou un carnet ou tout autre document, ou bien si tu conduis un malade, on te laisse passer. Vous avez vu qu’on a laissé l’ambulance passer », a témoigné le porte-parole des élèves de Bogodogo.
Le 3 décembre dernier, ces élèves étaient sortis manifester pour les mêmes doléances.
Par Bernard BOUGOUM