Plusieurs dizaines de manifestants pro-russes, massés ce vendredi 28 octobre 2022 devant le stade Issoufou Joseph Conombo, ex-stade municipal de Ouagadougou, ont réitéré, leurs doléances aux nouvelles autorités de la Transition burkinabè, notamment au président, le capitaine Ibrahim Traoré, a constaté un journaliste de Wakat Séra. Ils demandent aux dirigeants de la transition de privilégier son partenariat avec la Russie au détriment de la France qu’ils accusent d’être à la base des malheurs du pays.
Munis de sifflets et de vuvuzelas, des drapeaux burkinabè et russes, des pancartes distillant pour certains, des messages inamicaux contre la France et des messages amicaux à l’endroit de la Russie, habillés à l’effigie du président russe, Vladimir Poutine, exhibant fièrement de gros posters des présidents burkinabè, russe et malien, des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le stade Issoufou Joseph Conombo, côté Sud, pour rappeler aux nouvelles autorités de la Transition, ce qui les avait motivé à sortir dans les rues pour soutenir le camp du président Ibrahim Traoré contre l’ex-président de la Transition, le lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Pour ces manifestants qui s’étaient mobilisés pour soutenir le capitaine Ibrahim Traoré depuis les premières heures des affrontements imminents qui voulaient opposaient deux camps de l’Armée du 30 septembre au 2 octobre, les nouveaux dirigeants de la Transition doivent « rompre les accords avec la France » et « renforcer le partenariat avec la Russie ». Pour les plus modérés, à défaut de rompre les accords avec le « colon » français, il faut travailler à équilibrer les accords afin que le Burkina Faso s’en tire à bon compte. Les protestataires du jour ont également réclamé le départ des anciens ministres de l’ancien président de la Transition, Paul-Henri Damiba, reconduits sous le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR II).
A la suite du rassemblement, les manifestants du jour, essentiellement en binôme sur des motos, sont allés au grand marché pour demander aux commerçants de fermer leurs commerces et se rallier à leur cause qui visent « à délivrer tous les Burkinabè du joug colonial ». Par la suite, ils sont allés protester devant l’Ambassade de France au Burkina Faso qui jouxte le Premier ministère où le président et son équipe y ont érigé leur quartier.
Les 23 ministres nommés le mardi 25 octobre 2022, ont fait leur prise de contact avec le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, le mercredi 26 octobre. Dans la même soirée, le Premier ministre, l’avocat, Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, a été officiellement installé, dans ses fonctions de chef du Gouvernement.
Depuis hier, les installations des ministres à leurs postes sont effectuées par le secrétaire général du Gouvernement, Jacques Sosthène Dingara, selon un chronogramme défini. Elles se poursuivent ce vendredi.
Par Bernard BOUGOUM