Trempés par la pluie, des policiers radiés de 2012, munis de pancartes et de banderoles, soutenus par leurs épouses, ont bravé, ce 28 juin 2017 (vers 9H00 GMT), les intempéries en cette saison pluvieuse, à travers des artères de Ouagadougou, pour exiger du gouvernement, leur réintégration qu’ils ont tant réclamée depuis leur radiation jugée « injuste ».
C’est sous une pluie diluvienne qu’environ une centaine de policiers radiés, à la suite d’une mutinerie en 2011, et leurs épouses appuyés par des organisations de la société civile, comme la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) et le Collectif pour un peuple uni (CPPU), ont marché de la Place de la Nation à la Direction générale de la police, long d’au moins un kilomètre, en entonnant l’Hymne du Burkina (le Ditanyè) et des chansons militaires.
« Juste un peu de justice, Au nom de l’unité nationale, les 136 policiers révoqués doivent être réintégrés », pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes que brandissaient les manifestants qui ont marché pacifiquement sous la pluie, pour remettre leur déclaration au directeur général de la police nationale Jean Bosco Kiénou, entouré d’éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui assuraient la sécurité des lieux.
Pour le porte-parole des radiés, Mahamadi Tidiga, mégaphone en main, cette « marche pacifique » qu’a apprécié le directeur général de la police, vise à « dire non au système » qui les a « trop marginalisés, trop déshonorés » et « interpeller le président (Roch Kaboré) », car selon lui, « cinq ans (de radiation) n’est pas cinq jours », notant qu’il « est grand temps qu’on œuvre pour (leur) réintégration ».
« Une décision responsable » à prendre…
« Nous demandons qu’il y ait justice à notre endroit. Nous sommes des Burkinabè et nous le resterons », a pesté M. Tidiga, coiffé de casquette et sac au dos.
Quant à la représentante des épouses des policiers radiés de 2012, Denwèrè Kam, la voix nouée, dans son complet pagne, a lancé un appel au président Kaboré « de prendre une décision responsable pour que (leurs) époux retrouvent leur fonction » qu’ils ont perdu après la mutinerie de 2011. Aux autorités politiques, coutumières et religieuses, Mme Kam les a invité à « plaider pour la cause de (leurs maris) afin d’apaiser leurs cœurs et favoriser la réconciliation et l’unité nationale ».
« Nous souffrons beaucoup. Nos enfants sont malades et déscolarisés », a laissé entendre Mme Kam soulignant qu’elles n’ont pas « de quoi couvrir (leurs) hontes ».
Le directeur général de la police nationale, Jean Bosco Kiénou, sourire aux lèvres, qui a reçu le message après des poignées de mains chaleureuses avec des marcheurs, a promis de le transmettre « à qui de droit » (Roch Kaboré).
Radiés en 2012 à la suite de la mutinerie de 2011, qui a fait, notamment, de nombreux dégâts matériels, les ex-policiers ont tenu plusieurs conférences de presse pour demander pardon au peuple burkinabè pour ce qui s’est passé, avant d’opter pour des manifestations en vue de réclamer leur réintégration dans les rangs.
Le 16 janvier 2017, une délégation de ces ex-policiers a rencontré le chef de file de l’opposition (CFOP), Zéphirin Diabré avec qui il a été question de leur dossier de réintégration dans la police nationale. Elle a sollicité l’aide du leader de l’opposition politique burkinabè pour donner un coup de pouce à leur préoccupation.
La marche en image
Par Daouda ZONGO