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Ouagadougou: elle retrouve les siens après 22 ans d’exclusion pour sorcellerie

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Pakodtogo, après 22 ans d’exclusion, a retrouvé les siens

Accusée de sorcellerie, Pakodtogo a été exclue de sa famille et du village. Dans sa quête de survie, elle s’est retrouvée au Centre Delwendé de Sakoula. Après 22 ans d’exclusion et de souffrance, c’est avec une grande joie qu’elle retrouve les siens grâce à l’accompagnement de la Commission épiscopale Justice et Paix.

S’il y a une pratique avilissante et déshumanisante vis-à-vis de la gent féminine dans nos sociétés actuelles, c’est bel et bien celle de l’exclusion sociale des femmes accusées de sorcellerie. Malgré les discours lénifiants et les sensibilisations tous azimuts, la pratique perdure. Selon les statistiques de la période 2012-2017 de l’Action sociale, de la Mission catholique ainsi que de l’Association pour la promotion de la femme et de l’enfant du Passoré (APF), 877 femmes, soit un taux de 27 %, ont été exclues de leurs familles.

Pakodtogo est l’une des victimes de cette pratique. En effet, accusée de sorcellerie, la pauvre femme a été exclue du village. Dans ses errances, elle s’est retrouvée à Ouagadougou, au centre Delwendé de Sakoula (Ex Centre Delwende de Tanghin). Là-bas, prise en charge, elle essaiera de se reconstruire tout en maintenant les liens avec ses enfants, se nourrissant aussi d’espoir de retrouver les siens un jour.

C’est ainsi que dans sa mission de défense des droits de la personne à la lumière de la Doctrine sociale de l’Église, la Commission épiscopale Justice et Paix a entamé une approche de médiation avec la famille afin de permettre à Pakodtogo de recouvrer sa dignité. Avec l’aide des parajuristes de la commission et des responsables du Centre Delwendé, la voici désormais auprès de ses enfants, installés depuis quelques années à Yagma, un quartier périphérique de la capitale. Très heureux d’accueillir enfin leur mère chez eux, ils ont promis de bien s’en occuper afin qu’elle puisse couler des jours heureux.

Quant à Pakodtogo, après 22 ans d’exclusion, c’est avec une émotion de soulagement et de joie qu’elle retrouve les siens. Elle a remercié la Commission Justice et Paix Burkina et le Centre Delwendé de Sakoula pour lui avoir permis de retrouver ses enfants.

Source: Bulletin d’informations de la Commission épiscopale Justice et Paix du Burkina