La grève en cours de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina Faso (UCRB) a créé une pénurie de carburant qui a contraint les propriétaires des véhicules automobiles, tricycles et autres motos à deux roues, à prendre d’assaut les stations et pompes à essence, a constaté Wakat Séra ce lundi 27 août 2018 à Ouagadougou.
Plusieurs files de consommateurs s’étirent devant les stations et autres pompes à essence dans la ville de Ouagadougou, conséquence de la crise qui oppose des responsables de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) et l’Union des chauffeurs routiers du Burkina Faso (UCRB).
Selon des usagers, cette situation a même déjà créé une augmentation des prix du carburant chez certains vendeurs en détails, notamment dans les quartiers périphériques de la capitale. Les revendeurs à la sauvette se sont multipliés également et placent le litre d’essence à 1 000 francs CFA, contre un peu plus de 600 francs CFA en temps normal dans une station à essence.
On a également constaté que les manifestants stationnent leurs engins sur les bas-côtés des routes nationales aux différentes entrées et sorties de la capitale burkinabè.
En désaccord avec le président de l’OTRAF, Issouf Maïga, l’UCRB exige le départ de ce dernier qui «n’utiliserait son titre qu’à son unique profit».
Depuis le samedi 25 août, à la suite d’une rencontre entre le ministre des Transports, de la sécurité routière et de la mobilité urbaine, Vincent Dabilgou qui n’a pas réussi pour le moment à concilier les deux parties, la grève menée principalement par les chauffeurs des camions de transport de marchandises a fini par épuiser les stocks dans les différentes stations, a confié un pompiste qui dit craindre le pire pour les jours à venir si la crise perdure.
Les usagers qui sont les premières cibles touchées dans cette crise sont divisés sur les méthodes utilisées par les militants et les sympathisants de l’UCRB pour avoir gain de cause. Si pour certains, les chauffeurs devaient assurer un service minimum pour ne pas «paralyser» les activités économiques et administratives du pays dont la situation n’est déjà guère reluisante, pour d’autres, au Burkina, «ce n’est que par le seul langage du jusqu’au boutisme» que les travailleurs peuvent contraindre les autorités à se pencher sérieusement sur leurs préoccupations.
Sur l’occupation des voies, le ministère en charge de la Sécurité routière a demandé dans un communiqué aux transporteurs grévistes, «d’utiliser les voies conventionnelles de revendications et libérer totalement les entrées/sorties de la ville de Ouagadougou».
Par Mathias BAZIE