Le chef de service de l’information hospitalière, de la recherche et de la planification, Idrissa Ilboudo du Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles De Gaulle (CHUP-CDG), a confié à Wakat Séra qu’au cours du premier semestre 2018, le centre de santé a enregistré 1.445 cas de paludisme ayant causé 42 décès. M. Ilboudo a rassuré les populations de Ouagadougou qu’elles peuvent envoyer leurs enfants de moins de cinq ans pour le suivi médical et le traitement du malaria car la gratuité des soins sanitaires est opérationnelle à la pédiatrie.
La période allant du mois de juin à septembre est considérée au Burkina comme le temps où sévit le plus le paludisme, une maladie provoquée par le Plasmodium et transmise par une piqûre de moustique infecté. Selon les spécialistes de la santé, dans beaucoup de pays et plus particulièrement au Burkina Faso, le paludisme est considéré comme l’une des premières causes de morbidité et de mortalité.
Si le traitement médical de la malaria est possible, cette maladie nécessite un diagnostic médical sans complaisance dont des tests en laboratoire ou par imagerie. Toute chose qui n’est pas gagné d’avance avec le niveau de vie précaire de la majorité des populations, et ce, malgré la mise en œuvre de mesures préventives et curatives du gouvernement.
« Au premier semestre 2017, nous avons reçu un total de 1.234 cas contre 1.445 cas en 2018 », a signifié Idrissa qui a mentionné que parmi ces 1.234 cas enregistré au cours des six premiers mois de l’année passée au CHUP-CDG, « il y avait 716 cas de palu (diminutif de paludisme) simples, 518 cas de palu graves » contre « 1.445 cas en 2018, dont 927 cas simples et aussi 518 cas graves ».
Il y a eu au premier semestre de 2017, « 47 décès contre 42 en 2018 », a-t-il précisé en observant que ces résultats traduisent « juste le volume des activités de l’hôpital en matière de traitement du palu en une période bien déterminée ».
Comme son nom l’indique, le CHUP-CDG s’intéresse exclusivement aux enfants et parmi eux, ceux ayant la tranche d’âge de moins de cinq ans, qui « sont les plus touchés », selon le chef de l’information hospitalière de la pédiatrie de Ouagadougou, un centre de référence dans la sous-région.
Les enfants étant «naturellement plus fragiles » et le CHU Charles de Gaulle étant leur hôpital par excellence, cela justifie le fait que ce sont les enfants de moins de cinq ans qui sont les plus touchés par le paludisme, a estimé Idrissa Ilboudo, qui a noté que la pédiatrie Charles de Gaulle reçoit surtout les « enfants qui souffrent des cas de palu graves, se manifestant chez les plus petits par des convulsions, des évanouissements, des vomissements et l’absence d’appétit ».
A en croire ce salarié de la CHUP-CDG qui dit ne pas disposer pour le moment des statistiques exhaustives fiables, la décision du gouvernement actuel portant sur la mesure de gratuité est une réalité qui bénéficie aux populations de la capitale burkinabè.
« Ce qui est sûr, c’est que tous les enfants de moins de cinq ans, sont gratuitement pris en charge quelle que soit la pathologie notamment le paludisme au CHUP-CDG», a-t-il rassuré tout en déclarant que pour « bénéficier de la gratuité des soins, il n’y a pas de formalité particulière ».
Le premier critère pour bénéficier de la gratuité, « c’est l’âge de l’enfant ». « Si on arrive à démontrer que l’enfant a moins de cinq ans, automatiquement on ouvre un dossier de gratuité. Si l’enfant sera hospitalisé, on ouvre une fiche de prise en charge gratuité et avec cette fiche dans tous les services du CHUP-CDG où le malade se rend, on le sert gratuitement », a dit M. Ilboudo.
« D’abord au laboratoire, on lui fait les examens, à la pharmacie on lui donne les médicaments et à l’imagerie et on lui fait la radio et les autres services, gratuitement », a-t-il poursuivi, en insistant que tous les services sont gratuits pour un enfant de moins de cinq ans si le patient ou son accompagnant détient une fiche de gratuité.
Par Bernard BOUGOUM