Un réseau de délinquants spécialisés dans les vols à main armée a été mis aux arrêts, a affirmé ce lundi 26 avril 2021, à Ouagadougou, face à la presse, le commissaire Principal de Police, Daouda Ouédraogo, commissaire de police du commissariat de Ouaga 2000, un quartier de la capitale burkinabè.
Le commissariat de Ouaga a convié la presse dans la matinée de ce lundi pour lui présenter les fruits des opérations menées par sa brigade de recherches. Cette action s’inscrit en droite ligne de la lutte contre l’insécurité en général et de la criminalité urbaine en particulier. Ainsi, le commissariat de police de Ouaga 2000 vient de mettre hors d’état de nuire cinq membres de ce réseau de malfrats bien organisés et spécialisés dans les vols à main armée dans la ville de Ouagadougou.
Des délinquants qui font des chantages à des couples en position de faiblesse
« De décembre 2020 à avril 2021, nos services ont enregistré plusieurs victimes de vols à main armée, exécutés parfois avec violence. C’est ainsi que dans la nuit du 09 au 10 avril, deux individus ont été interpellés alors qu’ils venaient d’agresser au moyen d’une arme à feu, un homme en compagnie de son amie », a déclaré le commissaire Principal Daouda Ouédraogo qui note que c’est ainsi que la bande a été démasquée.
Ce groupe se compose de neuf personnes. Ces voyous opéraient précisément aux alentours du Monument des martyrs, du Palais des Sports de Ouaga 2000 et dans la zone de Balkuy. La Brigade a pu appréhender cinq individus mais l’opération se poursuit afin que les quatre autres délinquants, toujours en cavale, soient neutralisés. L’âge des cinq malfaiteurs arrêtés varie entre 26 et 34 ans. Parmi ces bandits, la plupart des repris de justice, on note trois employés de commerce, un ouvrier et un chauffeur.
Mode opératoire des malfrats
Selon les conférenciers, ces délinquants choisissaient entre 19 à 01 heure du matin pour commettre leurs forfaits. Toutes les opérations sont effectuées par deux ou trois personnes de la bande après qu’elles ont eu connaissance de la présence de potentielles victimes.
« En effet, un élément de la bande procède préalablement à la recherche des cibles, sinon des couples sur les lieux ci-dessus cités (Monument des martyrs, Palais des Sports de Ouaga 2000 et la zone de Balkuy). Dès qu’il y découvre des gens s’adonnant à des attouchements ou relations intimes, il fait appel téléphoniquement à un ou deux autres membres de la bande. Ils encerclent les victimes en se présentant tantôt comme des gendarmes, tantôt des policiers », a expliqué le commissaire Ouédraogo.
« A l’aide des portables, ces délinquants procèdent à des prises d’images des victimes avec leur document d’identité, les numéros d’immatriculation de leurs véhicules, puis leur exigent des objets de valeurs, de fortes sommes d’argent, ou le transfert d’argent sur un compte Orange money », a-t-il ajouté avant de poursuivre qu’au cas où les victimes s’y opposent, les délinquants « menacent de publier les images vidéo ou photo réalisées. Quelques victimes sont rouées de coups à l’aide d’une cordelette spéciale munie de barbelés ».
Butin saisi avec les délinquants
Entre le 1er janvier et le 8 avril 2021, les membres de la bande ont reçu comme dépôt une somme d’environ douze millions FCFA de la part des victimes, selon les conférenciers.
Au cours de cette enquête, les perquisitions effectuées ont permis de saisir des objets et biens. Il s’agit d’« un pistolet automatique de marque Taurus millimètres qui a été utilisé lors des opérations, six vélomoteurs, quatre pneus, seize téléphones portables, trois Cartes nationales d’identité (CNIB) et une somme de 35 000 FCFA, un portail d’une valeur de 400 000 FCFA, une voiture de marque Toyota modèle Auris et un pantalon treillis, et une chaussure de type militaire ».
Les recommandations de la Police nationale
Le commissaire Daouda Ouédraogo a averti que « c’est vrai que Ouaga 2000 est une zone où on constate la présence de toutes les forces mais elle n’est pas à l’abri des opérations des délinquants. On enregistre régulièrement les plaintes d’agression à main armée ici comme dans les autres quartiers ».
Il en appelle à la prudence des populations quand elles doivent sortir notamment la nuit pour des rendez-vous. « Il faut être prudent quand on sort, se poser des questions par rapport au temps et au lieu du rendez-vous et se préparer en fonction ». Il a également invité les usagers à « éviter de circuler avec une forte somme d’argent tard la nuit, à beaucoup de prudence » surtout quand ils sortent avec leur téléphone ayant des données sensibles ou des comptes crédités.
Les interpellés seront présentés au procureur du Faso près le tribunal de Grande instance de Ouagadougou pour la suite judiciaire. La liste de victimes n’est pas exhaustive car une soixantaine est en cours d’identification.
La Police nationale a rappelé que les dénonciations peuvent se faire aux numéros verts suivants : le 17, 16, 1010.
Par Bernard BOUGOUM