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Ousmane Sonko se met hors-la-loi et met le Sénégal en mode haute tension!

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Ousmane Sonko fait-il le bon choix en défiant l'autorité?

Nul n’est au-dessus de la loi et Ousmane Sonko, le sait bien. Ramené à Dakar par la gendarmerie alors qu’il revenait de la Casamance, l’opposant déclare être «séquestré» à son domicile par les forces de défense et de sécurité. Il lance alors un appel à ses partisans à renforcer la «résistance». Empêtré dans la désormais célèbre «affaire Adji Sarr», du nom d’une ex employée de salon de massage qui l’accuse de «viols» sur sa personne, le maire de Ziguinchor, s’est engagé dans un bras-de-fer sans précédent avec l’autorité publique, défiant au passage la justice dont il a refusé, par deux fois, de répondre à la convocation.

L’affaire jugée en l’absence de Sonko et de ses avocats, et qui attend son délibéré pour ce jeudi 1er juin, n’a visiblement pas fini de mettre le pays sous tension. Pourquoi donc le leader du parti des Patriotes africains du Sénégal, pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) s’enferme-t’il dans cette logique de hors-la-loi? La casquette de cadre de la plus grande coalition de l’opposition sénégalaise, Yewwi Askan Wi, lui confère-t-elle une immunité devant la justice dans une affaire privée? Ou alors, est-ce peut-être son statut de challenger sérieux, d’ailleurs tout comme d’autres candidats, à la présidentielle de février 2024 qui le met au-dessus de la loi? Non, ces différentes positions qui viennent se greffer sur ses fonctions de maire, doivent plutôt faire d’Ousmane Sonko, un modèle. Surtout qu’il aspire à prendre en main les rênes de tout un pays! Dans sa déclaration nocturne Ousmane Sonko aurait dit avoir décidé de se détacher da la «caravane de la liberté» alors que celle-ci était sensée l’accompagner jusqu’à Dakar. Qu’est ce qui a faussé le plan initial? Autre question: pourquoi l’opposant, bien que se sachant sous contrôle judiciaire, donc interdit de quitter le territoire sénégalais, s’est-il retrouvé en Gambie avant d’en ressortir? Une petite virée touristique ou cette «désobéissance civile» qu’il évoque?

Certes, le poil à gratter de Macky Sall dénonce un acharnement politique sur sa personne. Mais les différentes affaires qui pourraient lui valoir une disqualification dans la course à la présidentielle, et pire écourter sa carrière politique, qu’il espère longue et brillante, sont-elles sorties ex-nihilo? Ont-elles été fabriquées de toutes pièces par le pouvoir pour mettre un empêcheur de gouverner en rond sur la touche? Si oui, les seuls discours d’Ousmane Sonko ne peuvent pas convaincre l’opinion! Il en faut plus, notamment des arguments bien solides et des plaidoiries magistrales dont les avocats ont seuls la maîtrise, pour sortir leur client du pétrin et, le cas échéant, le blanchir totalement. Car, Ousmane Sonko ne peut empêcher ses adversaires d’utiliser le fouet que lui-même leur a fourni pour le frapper. Surtout que dans l’arène politique, tous les coups sont malheureusement permis.

Il ne reste plus à la justice sénégalaise qu’à faire preuve d’équité totale et jouer son rôle en toute impartialité, afin d’essayer de redorer son blason quelque peu terni par les accusations qui fusent de toutes parts, faisant d’elle le moyen par lequel le pouvoir casse ses opposants. Le cas de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et celui de l’ancien ministre du «ciel et de la terre», Karim Wade ne disent, malheureusement pas le contraire et le timing des procès engagés contre Ousmane Sonko, certes par des citoyens comme lui, n’est pas non plus anodin! La présidentielle de 2024, c’est déjà demain!

Si tout bon démocrate doit appeler à la justice pour Ousmane Sonko, il faut tout de même que justice se fasse. Et ça le champion de Yewwi Askan Wi doit l’accepter et éviter que le brasier sénégalais ne soit pas de son fait.

Par Wakat Séra