Les responsables des faitières des assureurs et des pharmaciens du Burkina Faso, en l’occurrence l’Association Professionnelle des Sociétés d’Assurances du Burkina (APSAB) et le Groupement d’Intérêt Economique des Pharmaciens du Burkina (GIEPHAB), ont signé, à Ouagadougou, ce mardi 1er août 2023, une convention cadre, en vue de permettre une prise en charge du tiers-payant qui lie ces deux partenaires.
Les sociétés de pharmacies, les laboratoires d’analyses biomédicales et les compagnies d’assurance burkinabè se sont rencontrées pendant six mois, pour mettre en place la bonne formule. Toute chose qui aura pour but de gérer les acteurs majeurs intervenant dans la prise en charge du tiers-payant qui implique leurs clients communs. Les faîtières de ces deux corporations se sont rencontrées le mardi pour signer la convention cadre et prendre officiellement des engagements en vue d’une meilleure gestion du tiers-payant au Burkina Faso.
Ce nouveau partenariat signé entre les pharmacies et les sociétés d’assurance, vise à «permettre d’améliorer davantage la prise en charge des patients assurés que nous recevons dans nos officines qui ont des partenariats justement avec l’Association Professionnelle des Sociétés d’Assurances du Burkina (APSAB)», a déclaré Dr Aymar Tiendrébéogo, président du Conseil du Groupement d’Intérêt Economique des Pharmaciens du Burkina (GIEPHAB), qui a ajouté que les pharmaciens ont fait le point et qu’il était important pour eux de créer un cadre pour le renforcement de ce partenariat.
Comment se passe la gestion du tiers-payant? Dr Tiendrébéogo expliqué: «Quand nous sommes en pharmacie, nous recevons des patients qui ne paient pas immédiatement. Ils viennent avec les bons des assureurs et nous on se fait payer par la suite». Il a estimé donc, que ce partenariat permettra de garantir que tout se passe bien entre eux et les sociétés d’assurances et également entre eux et les clients que les sociétés d’assurances leur envoient.
Le président de l’APSAB, Dr Monhamed Compaoré, a d’abord salué l’esprit de la convention cadre entre les deux faîtières car «c’est une première qui mérite d’être saluée et encouragée». Pour M. Compaoré, cette signature est une première étape et devra permettre qu’à la suite de cette convention, les deux parties poursuivent le travail pour aboutir à la conception d’une plateforme de gestion-santé.
«Nous allons vers une transformation digitale et nos associations veillent à ce que tout ce que la digitalisation soit mis à profit par nous pour faciliter la tâche aux bénéficiaires des contrats d’assurances et des services des officines et des laboratoires», a affirmé M. Compaoré qui a salué l’esprit ayant prévalu à ce que durant six mois d’échanges fructueux, le document soit renforcé par plusieurs dispositions sur les obligations des parties.
Selon les précisions du président de l’APSAB, «les obligations qui nécessitent une attention particulière, concernent d’abord le délai de paiement des factures, qui est de 30 jours désormais, parce que nous sommes dans un système de tiers-payant». Dr Monhamed Compaoré va plus loin: «Les officines et les laboratoires acceptent les bons de prise en charge des intervenants parce qu’il y a les compagnies d’assurance, les sociétés de courtage et les gestionnaires-santé, et pour un paiement après le service. Donc, il est tout à fait normal que nous puissions convenir d’un délai raisonnable de paiement pour que les pharmaciens et les laboratoires ne souffrent pas de crédit à porter dans leurs fonctionnement».
Il a également noté qu’après le délai de paiement, il y a des dispositions «très intéressantes» qui permettent de prévenir la fraude à l’assurance. «La fraude est un grand mal pour toutes les parties, et même pour les bénéficiaires des contrats d’assurance dans la mesure où elle a pour conséquence d’entraîner une aggravation des coûts de l’assurance», a-t-il regretté, se félicitant de cette signature de convention qui leur permettra de combattre le fléau.
«En mettant les délais, nous avons aussi prévu des sanctions pour ceux qui ne respecteront pas les délais arrêtés de commun accord qui est de 30 jours», a complété M. Compaoré qui a rassuré les uns et les autres qu’«il y a certaines conditions qui favorisent l’application des pénalités et sur les montants ».
Par Bernard BOUGOUM