Recommandations sur «Paix et stabilité pour le développement économique et social en Afrique» du 13 au 15 février 2020
- Considérant son Assemblée Générale du 13 au 15 février 2020 à Ouagadougou portant sur le thème : « Paix et stabilité pour le développement économique et social en Afrique » ;
- Rappelant le principe de solidarité et d’union des partis libéraux pour répondre aux aspirations des populations africaines qui attendent de la gouvernance plus de justice, plus de paix et de stabilité pour un développement équitable ;
- Rappelant le lien interactif entre la paix et la stabilité, conditions nécessaires pour le développement économique et social entendu comme une situation où il n’y a pas des gens qui n’ont ni argent, ni savoir, ni pouvoir et dont l’atteinte requiert la prévisibilité et la durabilité ;
- Déplorant l’intensification de la violence intercommunautaire, des attaques et enlèvements de plus en plus nombreux perpétrés par des groupes extrémistes dans plusieurs pays africains, ces derniers mois, rendant la situation sécuritaire plus que jamais préoccupante et inquiétante ;
- Considérant que le respect de la Constitution est le premier gage de stabilité d’une nation ;
- Considérant que la stabilité et la paix constituent la garantie de la construction et de la prospérité de toute nation ;
- Rappelant le credo du RLA qui est de défendre la liberté, la démocratie et les institutions ;
- S’engageant à promouvoir le développement économique et social par le biais de l’entrepreneuriat et de la dynamisation du secteur privé ;
- Conscient des conséquences néfastes d’un forcing constitutionnel pour des mandats inconstitutionnels ;
- Relevant les effets pervers de l’internet sur l’éducation, la culture, les rapports sociaux et l’animation des partis politiques ;
Le Réseau Libéral Africain (RLA),
- Suit avec préoccupation les récents développements de la crise politique en Guinée née de la volonté du Président de la République, Alpha Condé, de changer de Constitution à l’effet de s’octroyer un troisième mandat ;
- Rappelle son attachement à la limitation des mandats présidentiels, tel qu’indiqué dans le Manifeste libéral panafricain adopté lors de son Assemblée Générale à Abidjan en 2012 ;
- Encourage les États africains à adopter dans leur Constitution la limitation des mandats afin de favoriser l’alternance démocratique et éviter la détention du pouvoir suprême par une seule personne pendant une période prolongée, avec toutes les conséquences connues ;
- Condamne, par conséquent, l’obstination du Président guinéen à changer la Constitution de son pays à huit mois de la fin de son second et dernier mandat dans le seul but de pouvoir briguer, à 83 ans, un troisième mandat ;
- Soutient et encourage le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) -coalition des partis politiques de l’Opposition, des syndicats et des organisations de la société civile- qui se bat avec courage et détermination contre ce projet de changement de Constitution malgré la répression impitoyable dont ses partisans font l’objet ;
- Condamne les violations des droits humains et des libertés fondamentales par l’usage récurrent des armes létales en Guinée lors des manifestations politiques ou syndicales ayant occasionné la mort par balles de 134 manifestants qui sont contraires à la Constitution et aux lois guinéennes, mais également aux engagements internationaux de la République de Guinée ;
- Recommande que les élections en Afrique qui sont source d’instabilité et de conflits se passent dans le respect de la Charte Africaine sur la gouvernance et les élections ;
- Formule, conformément aux principes sur la paix, la stabilité et le développement économique du Manifeste Libéral pour l’Afrique, les recommandations suivantes :
- Réunir les leaders traditionnels, religieux et politiques dans chaque pays en vue d’identifier les causes profondes des conflits internes ;
- Instaurer un dialogue inclusif, franc et permanent entre les forces vives de la Nation sur les questions d’intérêt national concernant les élections, le vivre ensemble, afin de prévenir et d’atténuer les contentieux électoraux, les violences pré et post électorales ;
- Promouvoir le dialogue interreligieux, interethnique et intercommunautaire à la base et sanctionner tout cas d’extrémisme afin de prévenir et d’atténuer les conflits intercommunautaire, interreligieux, interethnique, les conflits entre agriculteurs et éleveurs ;
- Mobiliser et impliquer toutes les ressources humaines internes pour une prise en charge efficace et moins coûteuse des conséquences des conflits et privilégier les mécanismes traditionnels et endogènes de gestion des conséquences des conflits ;
- Améliorer la gouvernance dans nos jeunes Etats pour affirmer l’autorité de l’Etat sans violence et rendre les citoyens égaux devant la loi ;
- Respecter les libertés individuelles et collectives en vue de l’acception des différences et de la construction des nations fortes ;
- Recenser les domaines de complémentarité sur le plan de la prévention des conflits et de la pérennisation de la paix dans la région en vue de mutualiser les efforts pour plus d’efficacité ;
- Identifier les mécanismes, les indicateurs et les acteurs pour la mise en œuvre efficace d’une diplomatie préventive par le système d’alerte rapide ;
- Promouvoir un nouveau modèle de développement économique, assis sur un secteur privé dynamique et indépendant du système au pouvoir, sur l’innovation et sur l’emploi décent pour les jeunes et les femmes ;
- Renforcer l’effort de mobilisation des ressources internes afin de garantir le financement des projets et programmes de développement des pays en crise et de réduire la dépendance aux financements extérieurs ;
- Promouvoir l’intégration économique africaine par le biais du commerce intracommunautaire et la création d’une zone monétaire optimale.
- Demander à la CEDEAO, à l’Union africaine, à l’Union européenne et aux Nations Unies à user de leur influence pour amener Monsieur Alpha Condé à :
- Arrêter de massacrer ses compatriotes ;
- Respecter la Constitution de son pays en renonçant à son projet illégal et conflictogène de troisième mandat ;
- Parachever les élections locales conformément au Code électoral et à l’Arrêt de la Cour suprême rendu le 26 Décembre 2019 ;
- Organiser des élections libres, transparentes et inclusives sur la base d’un Fichier électoral consensuel reflétant fidèlement la réalité du corps électoral ;
- Ouvrir un dialogue de bonne foi avec l’Opposition, conformément à la demande du Conseil interreligieux, pour aplanir les divergences et organiser des élections libres, transparentes et inclusives aussi bien pour les législatives que la présidentielle de 2020 ;
- Diligenter des enquêtes sérieuses pour identifier et déférer devant les tribunaux les auteurs des crimes lors des manifestations contre le troisième mandat.
Ouagadougou le 15 février 2020