Les acteurs de la justice burkinabè, que sont les magistrats, les greffiers et la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) observent depuis ce lundi 12 juin 2017, un arrêt de travail et ce pour 72 heures, en réaction à des actes de violence survenus au palais de justice de Manga, le 8 juin dernier. Constat au palais de justice de Ouagadougou.
Dès le parking, celui qui garde les engins, informe ses clients que les lieux sont fermés. A l’entrée, les agents de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) en faction interdisent l’entrée à tous les usagers. Une femme, son bébé au dos s’adresse à l’un des « GSP ». Visiblement inquiète, elle dit être venue pour l’obtention de papiers.
La réponse de l’agent fuse: «Ca ne travaille pas». De loin, il était possible de voir les bureaux et les salles d’audience fermés, comme si c’était un jour férié. Il n’y avait aucun mouvement dans l’enceinte du palais, alors que d’habitude, l’endroit grouille de monde, surtout un lundi matin. Les gardes pénitentiaires en poste révèlent d’ailleurs que c’est parce que les lieux ne doivent pas rester sans dispositif sécuritaire, sinon eux-mêmes ne seraient pas là.
En rappel, le palais de justice de Manga a subi les assauts d’une foule en furie, réclamant la libération de Zoungrana Séni, placé, le 5 juin 2017 sous mandat de dépôt à la suite d’une plainte déposée contre lui par Zango Patenema en raison d’une altercation les ayant opposés. Ce mouvement d’humeur de 72 heures qui paralyse les palais de justice et établissements pénitentiaires vient donc en soutien aux acteurs de la justice en poste à Manga.
Boureima DEMBELE