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Paludisme: les enfants paient le plus lourd tribut au Burkina Faso

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(Ph. Archive)

Au Burkina Faso, les enfants constituent la couche la plus vulnérable qui paie le plus lourd tribut avec le paludisme, a fait savoir, ce jeudi 27 juillet 2023, le ministre burkinabè en charge de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, face à la presse à Ouagadougou.

En 2022, le Burkina Faso a enregistré, 11 656 675 cas de paludisme avec 539 488 cas de paludisme grave et malheureusement 4 243 décès, dont 2 925 enfants de moins de cinq ans. «Les enfants sont donc les couches les plus vulnérables qui paient le plus lourd tribut», a fait constater le ministre Kargougou.

Dans le but de protéger les populations en général et les enfants en particulier de cette maladie, le gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers met en œuvre un certain nombre d’interventions, dont la distribution des moustiquaires imprégnés à longue durée d’action, la Chimio prévention du Paludisme Saisonnier (CPS), la vaccination et la lutte anti-larvaire.

Le ministre burkinabè en charge de la Santé et de l’Hygiène publique, Robert Lucien Kargougou

Le ministre a rappelé qu’au cours de l’année 2022, ce sont 14 millions de moustiquaires imprégnés à longue durée d’action qui ont été distribués aux populations.

Pour ce qui est de la Chimio prévention du Paludisme Saisonnier (CPS), M. Kargougou a déclaré que «cela consiste à administrer à un intervalle d’un mois, les médicaments aux enfants de 3 à 59 mois» et «en fonction des données épidémiologiques et pluviométriques, 19 districts ont été identifiés (cette année) pour recevoir cinq cycles de la CPS et quatre cycles pour les 51 autres districts».

Il a fait savoir que dans le déroulement de cette intervention Chimio prévention du Paludisme Saisonnier, «le passage P0 qui s’est déroulé du 22 au 25 juin (2023) et a concerné 19 districts sanitaire», signifiant qu’à la fin de cette campagne P0 dont le lancement a eu lieu à Pô, ce sont «972 776 enfants de 3 à 59 mois» qui ont bénéficié des médicaments contre le paludisme. «Au cours du passage P1 qui s’est déroulé du 20 au 23 juillet et a concerné les 70 districts sanitaires, près de 4 millions d’enfants de 3 à 59 mois» ont été touchés pendant la campagne de prévention contre cette maladie, a dit le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique informant la presse que cela a été possible grâce à «l’action de plus de 50 000 agents de santé à base communautaire et de plus de 17 crieurs publics qui sont passés de concession en concession pour mobiliser les mères d’enfants de 3 à 59 mois pour l’opération».

Les ministres en charge de l’Agriculture, de la Communication et de la Santé

Selon le ministre Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, c’est une intervention qui va se poursuivre en août sur l’ensemble des 70 districts, puis en septembre et en octobre, appelant «les populations à continuer à adhérer à cette intervention qui permet de baisser de près de 60% le nombre de cas de paludisme qui auraient pu survenir si l’intervention n’était pas mise en œuvre».

Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, il y a aussi la vaccination. A ce niveau, le gouvernement envisage vacciner, au cours de cette année 2023, les enfants de 5 à 17 mois avec un million de dose dans 27 districts sanitaires identifiés en fonction d’un certain nombre de critères dont le nombre de cas de paludisme enregistrés, et le nombre d’enfants qui en meurent, a annoncé le ministre Kargougou. Cela se fera avec l’appui de l’Alliance mondiale pour les vaccins, selon le ministre Kargougou qui soutient que les résultats très satisfaisants de la recherche sur le vaccin R21 conduite au Burkina Faso a amené le pays à homologuer ce vaccin qui «vient comme une arme majeure qui va compléter le dispositif» pour «aller vers l’élimination du paludisme».

Toujours dans le cadre de la lutte contre le paludisme, il a annoncé des journées de lutte anti-larvaire qui permettront, selon lui, «de diminuer la densité vectorielle dans les grandes villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso». «Au cours du mois d’août des volontaires agents de santé à base communautaire (…) vont passer de concession en concession, cela avec l’appui des municipalités, pour aider les habitants à identifier et à détruire les gîtes larvaires», a affirmé le ministre.

Par Daouda ZONGO