Il aura 90 ans l’an prochain. Il a passé 40 années de son existence de bientôt nonagénaire, au pouvoir. Même s’il n’est pas le plus capé des chefs de l’Etat africains en exercice, car son homologue équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 80 ans, le coiffe de 3 ans dans la catégorie «présidence à vie», Paul Biya, puisque c’est de lui qu’il s’agit demeure le «proprio» incontestable du palais d’Etoudi où il trône depuis 1982. Les élections présidentielles, il les gagne toujours haut la main car, les résultats officiels vomis par les urnes ne pouvant dire le contraire, dans un système qu’il a construit pierre par pierre et dont aucun rouage ne lui échappe. Même absent du pays, 364 jours sur 365, il est incontournable, car toutes les décisions qui engagent le pays où conduisent les opposants en prison quand ils ne sont pas contraints à l’exil, sont prises en son nom. Les Camerounais, habitués à l’absence continue du leader du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) en sont, du reste, arrivés à considérer ses courts séjours au Cameroun comme des événements, en sorte des visites officielles de l’époux de Chantal dans son propre pays.
Paul Barthélemy Biya’a bi Mvondo qui a vu passer de nombreux dirigeants de ce monde, ne se considère pas pour autant, au bout du rouleau. Encore moins ses partisans qui, ce dimanche 6 novembre, à l’occasion des noces d’émeraude au pouvoir de leur inusable champion, ont proclamé, haut et fort, leur confiance en lui, pour la prochaine présidentielle camerounaise de 2025! Et sans doute plus, si affinité! Paul Biya, maintenant et toujours, est-on tenté de dire sans se tromper, face à la longévité biologique et politique du successeur de Feu Ahmadou Ahidjo. Le mythique président du Cameroun, qui connaît du bout des doigts ses concitoyens et surtout ses affidés, qu’ils soient de l’armée ou de la vie civile, sait bien les cadeauter. Et eux, conscients que leur destin est scellé à celui du «chef du village» , ne jurent que par lui, assurant ainsi, le règne ad vitam aeternam de l’enfant de Mvomeka’a. En tout cas, les opposants comme le téméraire Maurice Kamto, sont obligés de ronger leur frein, car pour l’instant, le royaume, pardon, la république de Paul Biya semble encore avoir de beaux jours devant lui, jusqu’à…
Par Wakat Séra