Depuis le 16 avril dernier et suite à une inondation, six Burkinabè, un Zambien et un Tanzanien, sont toujours bloqués sous terre dans les galeries de la mine souterraine de zinc de Perkoa, exploitée par la société Nantou Mining Burkina Faso S.A. et son sous-traitant minier Byrnecut. Les secours mobilisés sont en cours et les travaux s’effectuent H24. Les familles des portés disparus, leurs collègues et l’ensemble des burkinabè espèrent que les opérations de sauvetage aboutissent.
Plus de deux semaines après l’incident, les chances de les retrouver vivants s’amenuisent car les 8 employés n’ont pas encore été localisés. Il faut espérer que les travailleurs pris au piège, soient en sécurité et ont assez d’oxygène, de nourriture et d’eau dans une chambre de refuge située entre les niveaux 550 et 580 mètres à la verticale sous-sol. La chambre de refuge peut accueillir jusqu’à 26 personnes.
L’entreprise a suspendu ses activités à la mine de zinc de Perkoa pour se concentrer uniquement sur le sauvetage des collègues de travail. Une source proche de la direction de la mine nous confie « qu’à l’heure actuelle, ce que l’on sait c’est que, le 16 avril, une pluie diluvienne a déclenché des crues soudaines. L’eau a fait céder deux digues de protection, et est entrée d’abord dans la fosse à ciel ouvert et par la suite dans la mine souterraine. Nous restons en contact étroit avec les familles de nos collègues portés disparus, nous collaborons avec les autorités burkinabè et nous continuerons de fournir du soutien ».
25 000 tonnes de stériles déplacés, 5000 mètres de tuyauterie mis en route !
Selon notre source, « dans cette opération de sauvetage, la mine de Perkoa a conquis à la date du 4 mai, 3 700 mètres de rampes souterraines sur un total d’environ 5000 m. Il reste environ 1300 mètres de voie à dégager au fur et à mesure que le pompage de l’eau progresse. Plus de 25 000 tonnes de stériles concassés ont été déplacés depuis le 4 mai afin de rétablir l’accès de la zone où sont coincés les mineurs ».
Sur le site minier, les équipes de sauvetage continuent de travailler en leur capacité maximale. « De nouveaux équipements de pompage supplémentaires ont été installés, et plus de 5 000 mètres de tuyauterie ont été soudés pour pomper l’eau de la mine souterraine vers la surface. Vu la profondeur du niveau de l’eau, une série de pompes sont installées à plusieurs niveaux afin de pomper l’eau du niveau inférieur vers le niveau supérieur et ce, jusqu’à la surface. Chaque ligne de pompage est constituée d’une série de 5 à 7 pompes synchronisées. Au 4 mai 2022, la société minière estime que 22 000 000 litres d’eau ou 22 000 mètres cubes d’eau ont été retirés de la mine à l’aide des pompes montées » explique un technicien de la mine sous couvert d’anonymat.
Des délégations des officiels burkinabè dont celle du Premier ministre, Albert Ouédraogo se succèdent sur le site pour suivre attentivement l’évolution de la situation. Le porte-parole du gouvernement burkinabè a annoncé le 4 mai 2022 que la cellule de crise a été délocalisée dans le Sanguié, près de la mine de Perkoa. Le gouvernement burkinabè a mobilisé les sapeurs-pompiers et le génie militaire pour porter main forte à la mine. Les autres compagnies minières du Burkina, solidaires d’une des leurs, ont apporté de la logistique pour aider les secours dans leur mission. Une enquête judiciaire sur l’origine de l’incident a été diligentée par les autorités burkinabè mais déjà les responsables de la mine sont interdits de quitter le pays.
Avec Libre Info