Ceci est une tribune de Cédric Ouédraogo du Mouvement Citoyen de la Diaspora Burkinabè, qui revient sur la plainte de Léonce Koné, ex-député du Congrès pour le Développement et le Progrès (CDP) contre Alassane Bala Sakandé ancien président de l’Assemblée nationale du Burkina, président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, ex parti au pouvoir, NDLR) et Emile Paré, du même parti.
«Le mardi 16 août 2022, la presse Burkinabè s’est fait l’écho d’une plainte portée par le citoyen Léonce KONE contre Alassane Bala Sakandé et Émile Paré dans le cadre de l’incendie de l’Assemblée nationale pendant l’insurrection de 2014.
Dans un pays de démocratie comme le Burkina Faso, la Constitution donne le droit à tout citoyen de saisir la justice si le besoin s’impose. S’inscrivant dans cette logique de l’Etat de droit, le citoyen Léonce KONE est bien fondé de saisir la justice sur cette affaire. C’est même l’une des meilleures voies de départager de façon pacifique des citoyens sur un sujet brûlant que d’user de la violence.
Cependant, la réalité du moment de notre pays nous pousse à mener de façon indépendante la réflexion sur la nécessité d’une plainte dans cette dynamique de réconciliation nationale. La réouverture d’un dossier comme celui de l’insurrection de 2014 risque fort de remuer le couteau dans la plaie. Et Dieu seul sait où pourrait mener cette ouverture de la boîte de pandores dans l’équilibre du pays.
L’appel à l’unité des Burkinabè contre l’insécurité par les nouvelles autorités pourrait prendre du plomb dans l’aile avec les tenants et aboutissants d’une justice classique dont les verdicts réconcilient rarement sous nos cieux.
À défaut de faire table rase du passé pour construire ensemble un nouveau contrat social, l’occasion serait bonne de trouver une forme de justice endogène en passant par la justice transitionnelle prônée par des intellectuels Burkinabè dont Me Hermann Yaméogo.
De façon générale, la justice transitionnelle désigne un ensemble de mesures judiciaires et non judiciaires répondant à un héritage des abus de droit humain dans une société. Elle a pour objectif de promouvoir la justice, la reconnaissance des victimes en multipliant les chances pour une société de revenir à un fonctionnement pacifique.
Pour le mouvement citoyen de la diaspora Burkinabè, la meilleure formule serait de permettre aux Burkinabè de se pardonner les uns et les autres en ayant à l’esprit l’intérêt supérieur du pays. Cette posture pourra aboutir à l’apaisement des coeurs dans un élan commun dans la lutte pour la conquête de l’intégrité territoriale du pays.»
Mouvement Citoyen de la Diaspora Burkinabè
Cédric OUEDRAOGO
Président