Le président togolais Faure Gnassingbé a lancé ce lundi 4 mars 2019 à Lomé, le Plan national de développement (PND) qui couvre la période 2018-2022. Ce programme qui a été adopté le 3 août 2018, remplace la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE). Il se démarque des autres programmes nationaux de par ses objectifs qualifiés de «réels et réalisables».
Le PND est un plan qui est bâti sur trois piliers. Si le premier axe stratégique est d’ériger un hub logistique et un centre d’affaires d’excellence, le deuxième vise à développer des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives et le troisième est de consolider le développement social et renforcer les mécanismes d’inclusion. Les ressources requises pour la mise en œuvre du PND sont de 4 622,2 milliards de francs CFA.
Les investissements privés dans la mise en œuvre du Plan national de développement, sont de 2 999,1 milliards de FCFA, soit 65% du coût global du programme et les dépenses d’investissement public sont évaluées à 1 623,1 milliards FCFA.
Le lancement du PND sera suivi d’une tournée nationale appelée PND Tour. Pour la vulgarisation dans les différentes localités du pays,de cette stratégie d’envergure qui doit aboutir au bonheur de tous les Togolais, il a été tenue samedi 2 mars, une rencontre préparatoire avec plusieurs acteurs de développement, notamment, préfectoraux, régionaux, des organisations de la société civile, etc. Le but étant de les emmener à s’approprier les objectifs du PND.
«Le travail est une valeur que nous cultivons et qui demeure pour notre société un repère constant et un indicateur rassurant. C’est aussi le principal atout dont nous disposons pour donner corps au rêve d’un Togo prospère. Si nous partageons l’amour du travail qui génère la croissance, nous devons également tout mettre en œuvre pour partager les fruits de la croissance. C’est là le pari du Plan national de développement 2018-2022», a soutenu le président togolais.
Pour le chef de l’Etat, «le PND porte de grandes ambitions» et «n’est pas juste un plan de plus» ni «un outil de théoriciens qui seraient les seuls à pouvoir en parler».
«Le PND est formulé dans une démarche inclusive et cohérente, dont la trame demeure la recherche de meilleures conditions de vie pour nos populations. Dans cette optique, nous avons enregistré des résultats appréciables». Foi de Faure Gnassingbé, qui a également affirmé que au profit du Togo, «les progrès notés en matière de finances publiques et de climat des affaires, d’éducation et de création d’emplois, de santé et de protection sociale méritent d’être salués».
Selon le Pr. Carlos Lopes, ancien patron de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), ce plan dont les «priorités bien affichées (…), s’inscrit dans un groupe de pays réformateurs qui est en train de marquer une nouvelle Afrique émergente». «Le niveau d’ambition de ce PND (…) est en soi une prouesse. C’est un des documents de planification les plus réussi du continent», a poursuivi cet économiste chevronné, à la réputation mondiale.
Quant au représentant des jeunes, Koudou Dovi, il s’est réjoui de l’adoption du Plan national de développement, affirmant qu’il est «une réponse à de nombreux défis que (le) pays doit encore relever pour supprimer définitivement la pauvreté du quotidien de certains (…) concitoyens».
«Nous n’avons aucun doute sur l’engagement (du président) à piloter personnellement la mise en œuvre de ce plan pour l’atteinte des objectifs, notamment à l’endroit des personnes vulnérable et surtout à l’endroit des jeunes», a déclaré M. Dovi qui souhaite «un développement qui ne serait pas une affaire de chiffres que le cultivateur ne comprendrait pas, ou dans lesquels l’éleveur ne se retrouverait pas». De ce fait, il a interpellé le président sur la nécessité «d’instaurer autour de la mise en œuvre du PND, des réflexes de transparence et des redditions des comptes autant pour la planification des actions que pour l’accès au bénéfice des opportunités et des résultats obtenus».
A la suite du lancement du Plan national de développement, s’est tenu un panel de haut niveau animé par des personnalités comme Samuel Mathey le modérateur, Ade Ayeyemi, Patrick Sevaistre, Gilbert Houngbo et Lionel Zinsou. Dans les interventions de tous ces panelistes, il ressort que le Togo s’est doté d’un plan de développement «crédible» et s’est donné «les moyens de mobiliser les ressources pour sa mise en œuvre».
Dans le cadre de la mise en œuvre du PND, un partenariat a été signé entre la Ecobank et le gouvernement togolais.
Par Daouda ZONGO (Envoyé spécial à Lomé)
