C’est alors que les urnes sont toujours en attente de livrer leur verdict, que la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad), a donné sa lecture des élections présidentielle et législatives couplées du 27 décembre 2020. C’était par la voix de sa mission d’observation des élections, conduite par le Professeur Dioncounda Traoré. A l’issue de cette déclaration faite, le 28 décembre, avec à ses côtés, le secrétaire exécutif de la Cen-Sad, Ibrahim Sani Abani, l’ancien président par intérim du Mali, 2012-2013, dit toute sa fierté et satisfaction sur la tenue de ces élections.
Wakat Séra: Quel avis pouvez-vous émettre, en tant qu’observateur, sur les élections présidentielle et législatives couplées, du 27 décembre au Niger?
Pr Dioncounda Traoré: Je suis animé d’un sentiment de satisfaction. Depuis notre arrivée sur le terrain, nous n’avons constaté aucune situation pouvant entacher les scrutins, présidentiel et législatifs couplés, du 27 décembre dernier au Niger. Notre constat est qu’il règne un climat de sérénité et de calme dans le pays. Mieux, parmi les personnalités et les acteurs concernés par les élections, que nous avons rencontrés, aucun d’eux n’a soulevé une irrégularité.
En ce qui concerne le jour du vote, les observateurs de la Cen-Sad (une trentaine, NDLR), ont sillonné les bureaux de votes à travers le pays et je pense que l’ambiance était à la sérénité et que l’affluence était au rendez-vous. Les Nigériens sont sortis voter dans la quiétude. A ce titre, nous félicitons le peuple nigérien, car en Afrique, à la faveur des élections, ce n’est pas évident que les choses se passent dans le calme et sans violence. Nous espérons que les choses continuent dans cette lancée, même après la proclamation des résultats.
C’est bien d’observer les élections, mais un proverbe dit que l’étranger a de gros yeux, mais ne voit rien. Les yeux des observateurs de la Cen-Sad ont-ils vu quelque chose en amont des élections nigériennes?
Il faut dire que la Cen-Sad était sur le terrain, quelques jours avant les scrutins et nous avons rencontré les responsables de la Céni (Commission électorale nationale indépendante, NDLR) et les différents candidats également, notamment ceux qui étaient présents à Niamey, d’autres étant toujours en campagne électorale à l’intérieur du pays. Et je pense que tout va bien, si je tiens compte de la substance de nos rencontres.
Avez-vous un message à l’endroit du peuple nigérien?
J’ai d’abord un message de gratitude à l’endroit du peuple qui a prouvé sa maturité et permet ainsi une alternance démocratique. Ce qui renforcera la démocratie en Afrique. Je demanderai ensuite à tous les Nigériens et Nigériennes d’accepter les résultats des unes, afin d’éviter d’emprunter le mauvais exemple de certains grands pays dits de grande démocratie qui, en réalité, ne montrent pas la bonne voie aux autres pays africains.
Propos recueillis par Morin YAMONGBE, à Niamey