Accueil A la une Présidentielle 2020 au Burkina: l’ex-Premier ministre Isaac Zida investi candidat du MPS

Présidentielle 2020 au Burkina: l’ex-Premier ministre Isaac Zida investi candidat du MPS

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L’ex-Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a répondu « favorablement » à l’appel de son parti, le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) qui l’a investi ce vendredi 25 septembre 2020 comme son candidat à la présidentielle du 22 novembre 2020.

Les congressistes du MPS ont pris d’assaut ce jour, la Maison du Peuple de Ouagadougou, pour investir leur champion, l’ancien chef du gouvernement de la transition (fin octobre 2014 à fin décembre 2015), pour la conquête du fauteuil de Kosyam, le palais présidentiel burkinabè. Habillés aux couleurs du parti, notamment bleu et blanc, les militants et sympathisants du MPS, venus de toutes les provinces du pays et de l’extérieur, munis de banderoles aux messages favorables à leur candidat, ont exulté tout au long de la rencontre, marquée par des discours et des prestations artistiques, sur près de trois heures.

Prenant tour à tour la parole sous des ovations bien nourries des militants et sympathisants, les dirigeants du MPS, ont, surtout, mis en garde les autorités et des adversaires politiques contre toute « vélleité » de manipulation de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et du Conseil constitutionnel aux fins d’exclusion de la candidature de l’ancien chef de l’Etat, Isaac Zida, en vue de « réaliser un coup KO contre le peuple burkinabè ».

Le président du MPS, Pr Augustin Loada

Avant l’entame de son propos, le président du MPS, Pr Augustin Loada, a demandé à l’assistance, une minute de silence en mémoire de tous les Burkinabè et amis du Faso, qu’il soit civils, militaires ou paramilitaires, blessé ou endeuillé par les groupes armés qui sévissent sur le « territoire (burkinabè) par la faute d’un leadership déficient ». Le premier responsable du MPS, a rappelé que le pouvoir actuel, quelques jours seulement après son installation, a mené une « campagne de diabolisation » contre le Général Yacouba Isaac Zida.

M. Zida depuis la fin de la transition ferait face à un « acharnement », s’est dit convaincu, Augustin Loada, ancien ministre de la Fonction publique sous la transition, qui résume après son développement, que son mentor fait face a un problème politique qui se règlera soit par « la négociation, soit par les rapports de force ». Aux congressistes, il leur a rassuré que le casier judiciaire de Isaac Zida est « vierge » avant de leur demander d’être prêts à accueillir dans les tous prochains jours, leur champion car c’est le « destin » de tout le Burkina qui est en jeu.

« Comme vous le savez, l’ordre de rentrer au Burkina Faso n’ayant pas été respecté, il a été radié des effectifs des forces armées nationales. Comme si cela ne suffisait pas, on le poursuit encore pour désertion en temps de paix et pour insubordination à l’initiative des nouvelles autorités. Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de méchanceté à l’égard de quelqu’un qui a exposé sa vie pour sa nation », a regretté Augustin Loada, ex-ministre de Zida, galvanisé par les cris et la clameur du public, en phase avec son discours.

Des militants et sympathisants du MPS

Le MPS est constitué d’un duo gagnant qui fait « peur », selon son vice-président, Fousséni Ouédraogo, président du comité d’organisation de ce congrès extraordinaire. « Il y a des hommes exceptionnels. La sécurité humaine, c’est un homme, Yacouba Isaac Zida. La sécurité humaine, a un cerveau. J’ai nommé le professeur Augustin Loada », a-t-il martelé.

Après lui, c’est Hervé Ouattara, représentant de la jeunesse du MPS, connu pour avoir été actif sous la transition qui est monté du haut de la tribune pour son message. « Nous chargeons le président du parti, le Pr Augustin Loada, de transmettre au président d’honneur, Yacouba Isaac Zida, que la jeunesse du MPS, la jeunesse consciente du Burkina Faso, cette jeunesse courageuse et intrépide, lui donne jusqu’en fin octobre pour qu’il soit là, pour qu’on fasse la campagne ensemble », a-t-il lancé.

Hervé Ouattara, représentant de la jeunesse du MPS

A son tour, Sayouba Ouédraogo, porte-parole des Organisations de la société civile (OSC) du MPS sera plus clair avec son équipe ayant fait fait une rentrée tonitruante, soutenue par des slogans anti-impérialistes. « Nous sommes déterminés, nous sommes engagés, nous allons bousculer les montagnes s’il le faut. Soyez rassuré, nous avons traversé déjà plusieurs difficultés. Cela ne fait que nous renforcer dans notre position », a-t-il adressé à l’endroit du « général Zida » qui veut « bâtir un Burkina meilleur », afin qu’il revienne de son exil. Il a insisté que la jeunesse burkinabè « consciente est prête à prendre des risques » afin que leur leader soit son candidat et remporter les élections à venir.

« Si vous m’entendez c’est bon », ont été les premiers mots de l’ex-chef du gouvernement, acclamé fortement par une salle de la Maison du Peuple en extase, au moment d’un test pour son passage en direct au congrès, depuis le Canada où il vit en exil début janvier 2016.

« Je réponds favorablement à votre volonté de me voir porter notre projet de société devant le peuple burkinabè. C’est à travers 142 engagements réalistes et réalisables, mesurables et quantifiables que nous solliciterons sa confiance pour les cinq prochaines années », a répondu l’ancien numéro 2 du défunt Régiment de sécurité présidentielle (RSP), une unité d’élite de l’armée sous l’ex-chef de l’Etat, Blaise Compaoré, renversé fin octobre 2014.

Dans son discours, l’ancien Premier ministre de Michel Kafando, président de la transition, a peint en noir la gouvernance du pouvoir actuel. « Six années se sont écoulées depuis 2014, mais la promesse de changement « n’a été tenue par le pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), et tout au Burkina est désormais pire qu’avant l’insurrection populaire », a-t-il résumé, poursuivant que « la mal gouvernance a atteint un niveau jamais égalé dans notre pays ».

Pour le champion du MPS, le Burkina Faso « s’enfonce visiblement dans un gouffre sans fin alors que les gouvernants vivent eux dans une totale insouciance marquée par une incompétence notoire ». A l’en croire, c’est pour cette raison qu’il s’est à nouveau engagé en politique.

Yacouba Isaac Zida refuse que son nom et celui de son parti servent de bouc émissaire au président Roch Kaboré et à son parti pour justifier leur échec politique. « S’ils ne peuvent pas, qu’ils cèdent simplement la place à ceux qui peuvent », a-t-il lancé tout en invitant ses militants à rester fortement mobilisés et à ne céder à aucune provocation. « Laissons le MPP et son chef répondre seuls devant l’histoire et devant le peuple burkinabè », a indiqué le candidat du MPS dont le slogan est : « Notre vision est celle d’un Burkina Faso meilleur dont nous serons tous fiers ».

Par Bernard BOUGOUM